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Où sont les défenseurs des victimes ?

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Encore une fois de plus, les associations et ONG ont brillé par leur grand silence face à une situation qui les concerne directement. Et pour cause, voilà plus d’une semaine qu’une survivante de viol crie à l’injustice, sans être entendue. Aminata SOUMARE, puisque c’est d‘elle qu’il s’agit, a vécu l’enfer pendant la Transition, entre les mains des hommes en tenue, qu’elle a dénoncés lors du procès de Amadou Aya SANOGO et co-accusés dans l’affaire dite des Bérets rouges. Mais, malgré son courage de briser le silence, Aminata SOUMARE reste ignorée dans la douleur qui la ronge quotidiennement.

Des images affichant une dame blessée et menottée à un lit, d’une part, et cette même dame gravement malade et hospitalisée dans les urgences d’un CHU, d’autre part, montrent sans ambiguïté l’étendue de l’agression physique et psychologique qu’elle a subie. Malgré tout, elle reste la risée d’une frange de la population indifférente de ce grave crime. Pourtant, la survivante a toutes les preuves pour qu’on puisse prendre sa plainte au sérieux, pour que justice lui soit rendue.
Mais hélas, ces ONG et organisations féminines semblent avoir perdu l’ouïe face au cri de cœur de Aminata SOUMARE, qui, en dépit des conséquences qu’elle pourrait subir et qu’elle subit d’ailleurs, a décidé de témoigner à visage découvert. Pourtant, ils sont nombreux ces groupements et ONG qui disent militer contre les violences basées sur le genre et surtout pour la rétribution des droits des survivantes de violence.
Dans un passé récent, une affaire dite de Mamasita-Sidiki DIABATE a ébranlé le monde entier, grâce à la promptitude des ONG, Cliniques juridiques pour femmes et associations de défense des droits des femmes. Pour rendre justice à cette survivante, la star Sidiki DIABATE a écopé de plusieurs mois de prison avant de payer une somme à la victime, pour recouvrer une liberté provisoire. Les responsables de ces associations, avec à leur tête Mme Nadia BOILLIE, Directrice exécutive de la fondation HERA, ont organisé un grand meeting au boulevard de l’indépendance. A cela se sont ajoutées les conférences de presse et les campagnes sur les réseaux sociaux, pour que ‘’justice soit faite pour Mamasita’’. Mieux, ces mêmes femmes ont marché ici en 2012 pour la mort de Mme Mariam DIALLO, fille d’un ministre en exercice à l’époque des faits.
A la même période une aide-ménagère a été gravement brûlée à l’eau chaude par sa patronne. Les organisations féminines n’ont pas fait signe de vie.
Pire, pendant ces deux dernières années, plus de 6 femmes ont été tuées de la manière la plus atroce dans les villes de Bamako, Ségou, Kita, Koulikoro et Bamako. Ces meurtres ont été décriés par l’ensemble des Maliens qui ont demandé une justice équitable pour ces quatre femmes arrachées à l’affection de leurs proches par des hommes peu scrupuleux. Les dernières victimes étant une dame et son nourrisson qui ont été tués par sa coépouse à cause de la jalousie, la semaine dernière. Mais jusque-là, zéro réaction de la part des organisations de défense des droits des femmes et de l’enfant.
Les observateurs se posent ainsi la question si cette histoire de droits des femmes n’est tout simplement pas une affaire de deux poids, deux mesures. En tout cas, nous risquerons par répondre par un grand oui, si toutefois toutes ces organisations laissaient la brave Aminata SOUMARE à son triste sort.

PAR CHRISTELLE KONE

Info-Matin

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