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Sénégal: les racines du malaise à Saint-Louis

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Au Sénégal, les manifestations et les émeutes ne se sont pas seulement concentrées à Dakar suite à l’affaire Ousmane Sonko, leader du parti d’opposition le Pastef-Les patriotes qui est inculpé de viol et de menaces de mort. D’autres régions se sont mobilisées et soulevées pour « défendre la démocratie ». Un combat qui va au-delà de la personne d’Ousmane Sonko, comme à Saint-Louis au nord du pays, ville particulièrement touchée par le chômage des jeunes et point de départ de l’émigration irrégulière.

Avec notre envoyée spéciale à Saint-Louis, Théa Ollivier,

Le quartier populaire de Pikine de Saint-Louis est encore meurtri par le décès de plusieurs dizaines de jeunes, candidats à l’émigration clandestine qui voulaient rejoindre l’Europe en octobre 2020. Papis Lam, enseignant de 35 ans, est aujourd’hui le seul à avoir un salaire fixe pour faire vivre toute sa famille : « J’ai perdu deux frères. Ils voulaient aller chercher du travail. On vit le pire. Dans notre famille, il n’y a qu’un seul qui est salarié. »

Absence d’infrastructures

Manque d’emploi pour les jeunes, absence d’un tissu industriel et d’infrastructures, c’est le constat de Diarra Sow, membre du bureau de Pastef-Saint-Louis. Dans la ligne du Mouvement national de défense de la démocratie (M2D), elle exige que se tiennent les élections locales en 2021 dans l’espoir d’une alternance : « Il y a des enjeux énormes par rapport aux différents problèmes dont souffrent les jeunes. C’est surtout des besoins d’emplois. Le taux de chômage est extrêmement élevé. »

Pêche et tourisme, secteurs en difficulté

À Saint-Louis, les piliers de l’économie sont la pêche et le tourisme, deux secteurs en difficulté face à la raréfaction du poisson et à la pandémie de coronavirus, explique Papa Ibrahima Faye, conseiller municipal et membre du parti présidentiel l’Alliance pour la République (APR) : « Il y a une crispation, une colère, un mal de vivre des jeunes, des activités faites dans le monde informel. A nos jeunes de trouver les capacités de résilience, donc en se formant dans d’autres métiers, car on ne peut pas se dire que forcément, c’est la pêche qui doit nous guider. Il faut qu’il y ait une diversification. »

Si la mairie n’a pas toujours le budget pour répondre à ces enjeux, le plaidoyer auprès de l’État est fait pour que soient développées des infrastructures, assure Papa Ibrahima Faye.

RFI

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