Assassiné le 17 mars 1980 à Bamako, Abdoul Karim Camara alias Cabral fut un éminent étudiant connu à travers des mouvements estudiantins du pays. Pour ainsi commémorer le 41ème anniversaire de son assassinat, des professeurs et étudiants qui se reconnaissent ses idéaux ont tenu, le mardi 16 mars 2021, une conférence débat dans l’amphithéâtre Kari Dembélé de l’Ecole normale supérieure (ENSUP) de Bamako.
Avec comme thème : « La stabilité dans l’espace scolaire et universitaire : quelles solutions ? », la présente conférence était animée par le professeur Amidou Ibrahim Maiga, non moins conférencier ; Ibrahim Sagayar Touré, directeur de la rechercher de l’ENSUP ; Seydou Patrice Dembélé, secrétaire général de l’A.M.S.U.N.E.M. « Je souhaite la bienvenue à tous ceux qui se sont déplacés, que ce jour soit un jour de mémoire et de souvenir pour pouvoir continuer sur la même lancée que les martyrs qui ont pu laisser une trace avant de mourir »,a déclaré le directeur de recherche de l’ENSUP. De son côté, le secrétaire général de l’Amicale des militants et sympathisants de l’union nationale des élèves et étudiants du Mali (A.M.S.U.N.E.M) communément appelée la génération Cabral, a, pour la circonstance, rappelé qu’il y a 41 ans aujourd’hui que Cabral a été assassiné. Et puisque l’association que nous avions à l’époque a été dissoute par le régime de Moussa Traoré, dit-il, nous avions, en catimini avec les Oumar Mariko, créé cette amicale en 1991.
A l’entendre, le choix de l’ENSUP pour la tenue de cette conférence n’est pas fortuit. Parce que c’est ici que nous tenions toutes nos conférences avec Cabral. Quant à la stabilité dans l’espace scalaire et universitaire, le secrétaire général rapporte que les dernières générations de l’AEEM constituent un vrai danger. « Parce que pour la mise en place des bureaux de l’AEEM, ce sont des coups de feu et des assassinats crapuleux.
L’étudiant n’a plus peur de poignarder son camarade. Cela devient une inquiétude pour nous », indique-t-il, rappelant qu’ils se sont pourtant opposés à la dissolution de l’AEEM proposée par le premier ministre Moctar Ouane, lors d’une rencontre. « Nous avions dit qu’il n’est pas question de dissoudre l’AEEM, mais nous avions dit que nous allons nous engager à faire la refondation de l’AEEM », a-t-il argué.
Bravo aux étudiants, le congrès qui a vu l’élection du Siriman Niaré, le nouveau secrétaire général de l’AEEM qui succède à Moussa Niangaly, le sortant, a été fait sans violence, a-t-il exprimé. Et de clarifier ceci : « C’est ce type de l’AEEM que nous cherchions, un congrès sans tir et coup de feu, c’est cette refondation que nous voulons. C’est tolérance zéro désormais.
L’A.M.S.U.N.E.M et l’AEEM s’engagent ».Et de finir par annoncer qu’il faut renforcer les pouvoirs du CENOU, pour la stabilité dans l’espace scolaire et universitaire. « Il faut être très clair, l’étudiant qui sera pris avec des armes dans l’espace scolaire ou universitaire va directement en prison », a proféré Seydou Patrice Dembélé. Pour le conférencier Amidou Ibrahim Maiga, l’AEEM a été créée le 25 octobre 1990 à Bamako.
À cet effet, en se focalisant sur le rapport datant du novembre 2020 du comité de gestion de la violence en espace scolaire, il précise qu’entre 2015 à 2019,354 cas de coups et de blessures ont été portés à des étudiants dans l’espace universitaire, dont 280 recensés au campus de Badalabougou. En plus de cela, 7 étudiants ont trouvé la mort entre 2017 et 2019, à cause de ces violences universitaires, a-t-il confié.
Après avoir cité quelques solutions proposées par le gouvernement : suspensions des activités de l’AEEM durant trois mois ; sa suppression ; abrogation des conventions liant l’AEEM au CENOU…, le conférencier recommande, à titre de solution personnelle, que l’AEEM revoie sa mission historique, évitant les violences.
Aussi, le conférencier appelle l’AEEM à se responsabiliser. Il faut que l’AEEM reprenne le flambeau avec courage, ajoute le professeur Amidou Ibrahim Maiga.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays