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Ousmane alias Petit Goro à propos de la 6ème édition de OGOBAGNA : « Ce festival est un moyen de cohésion entre les fils de ce pays »

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Dans ce 2ème numéro de notre rubrique « A vous la parole », nous nous sommes intéressés au célèbre artiste chanteur Dogon, Ousmane Goro connus sous le nom de Petit Goro. Dans cet entretien exclusif, il a été question de la 6ème édition du festival Ogabagna, du rôle des artistes dans la résolution de la crise. L’occasion pour lui d’appeler tous à œuvrer pour la paix et le vivre ensemble. Lisez l’interview !

 

Le Pays : Le festival culturel dogon, Ogabagna débutera le lundi prochain. En tant qu’un des artistes invités, qu’est-ce que vous pensez-vous de la tenue de ce festival ?

Petit Goro : Dans le cadre de la cohésion sociale, je salue tous les Dogons et tous les Peuls du Mali. Je ressens un sentiment de désolation quand je vois les Maliens, les frères s’entretuer. Le fait tuer est réservé à Dieu. C’est lui qui nous a donné la vie et c’est à lui seul de nous la reprendre. Nul être ne doit ôter la vie à son prochain. Ce qui se passe au Mali est regrettable.

En tant qu’artiste, qu’est ce vous avez fait pour la résolution de cette crise au centre du pays ? Et que comptez-vous faire dans les prochains mois ?

Ce que j’ai fait et je peux faire, c’est la sensibilisation. Moi, je ne peux que sensibiliser ces populations. Je veux parler particulièrement des populations du pays dogon : Dogon, Peul, Tellem, Mossi, Dafing…En tant qu’artiste, tout ce que je peux faire, c’est d’appeler les gens à la cohésion sociale, de les conseiller à travers les messages que je lance dans les chansons.

Vous avez récemment produit une chanson dénommée « Balamba » dans laquelle vous appelez à la paix. C’est cela votre contribution pour la paix ?

Balamba, c’est le champion en dogon. Il est attribué au leader des lutteurs dogons. Pour moi, le Peul et le Dogon sont « balamba » parce qu’ils sont forts de caractère. On est fort de caractère. On va rester debout et on restera toujours Balamba. J’ai aussi, dans cette chanson, dit  que je suis né ici et je vais rester sur cette terre.

Pourquoi le festival culturel dogon alors que le pays dogon est confronté à une grave crise sécuritaire ?

Il ne faut pas donner la force à votre ennemi. Si vous montrez à votre ennemi que vous avez peur, il est heureux. Il faut leur montrer qu’on est fort. C’est pour tout cela que j’ai dit qu’on est Balamba. On ne va pas laisser notre tradition malgré le bruit de leurs fusils. On va magnifier notre culture. Ce festival, il faut le faire même si c’est 1000 fois. Ce festival donne l’occasion à des commerçant, à des artisans de mener leurs activités et de gagner de l’argent. Il ne faut pas tuer ces artisans artistiquement. Ils ont besoin de s’épanouir, ils ont besoin de s’exprimer. Ce sont lors de ces évènements qu’ils vont s’exprimer. Vous voulez qu’on laisse tomber tout et regarder les autres fêter ou magnifier leur culture ? Nous, on va continuer notre festival.  Ce festival est d’abord éducatif. Il y a des dogons, d’autres citoyens, maliens comme étrangers qui veulent connaitre la culture dogon. Ce festival est une occasion pour eux. En plus de l’éducation, ce festival rassemble les gens. Il réunit beaucoup de cultures : bobo, mianka, malinké, peul, dogon… Ce festival est un moyen de cohésion entre les fils de ce pays.

Quel votre appel aux Maliens ?

Si j’aurais un appel lors de ce festival, c’est d’appeler à la cohésion sociale. Je demande à tous de rejoindre ce festival qui nous réunit.

Par Issa Djiguiba et Adéline Tolofoudié

SourceLe Pays

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