Après plus de 800 jours de détention, le deuxième des deux Canadiens détenus en Chine est jugé pour espionnage ce lundi 22 mars. Comme pour Michael Spavor le vendredi 19 mars, le procès de Michael Kovrig s’est tenu à huis clos dans la périphérie de Pékin. Diplomates et journalistes n’ont pas pu assister à l’audience.
Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Une litanie un peu particulière devant la cour intermédiaire du peuple numéro 2 du district de Fengtai à Pékin. Les diplomates égrènent les noms de leurs ambassades respectives. Au total, 26 pays dont la France et l’Allemagne, sont venus soutenir la représentation canadienne dans ce procès. Mais le nombre ne change rien à l’affaire.
C’est le même scénario que pour le jugement d’un autre ressortissant canadien ce vendredi 19 mars dans le nord-est de la Chine. Impossible d’assister à l’audience de Michael Kovrig. À l’entrée ouest du tribunal, il y a des bousculades des caméras et appareils photo.
Sur le péron, une fonctionnaire en uniforme affirme dans son masque que l’affaire touche à la « sécurité nationale » et que par conséquent le procès se tient à huis clos.
« Nous sommes extrêmement préoccupés par ce refus de nous laisser entrer, et par le manque de transparence de tout le processus judiciaire », explique alors Jim Nickel, chargé d’affaires de l’ambassade du Canada.
Une libération qui dépend du sort de l’héritière de Huawei
Comme Michael Spavor, Michael Kovrig a été arrêté en Chine en décembre 2018, suite à la demande d’extradition par les États-Unis de Meng Wanzhou, la fille du fondateur de Huawei au Canada.
Pour de nombreux observateurs, si la condamnation des « deux Michael » ne fait guère de doute, leur libération dépend de celle de l’héritière et directrice financière du géant chinois des télécoms.