Hier lundi 22 mars 2021, les membres du collectif pour le développement de la République (CDR) ont animé un point de presse à la maison de la presse. L’objectif était d’édifier les militants du CDR sur l’évolution du dossier de libération de Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, porte-voix du collectif et ses coaccusés détenus à la MCA. A cette occasion, Boubacar Yalkoué et Sam Bally n’ont pas mâché leurs mots.
« Le travail visant à obtenir la libération de Ras Bath et coaccusés se poursuit. Des rencontres allant dans ce sens se font chaque jour par les avocats et les militants du CDR », a, expliqué Sam Bally à l’entame de ses propos. Aux militants, celui-ci rassure que le porte-parole Rab Bath se porte bien à la maison centrale de Bamako (MCA).
À l’entendre, la victoire concernant cette libération est au bout du combat. Et de poursuivre en crachant ses quatre vérités à qui veut l’entendre : « Que tu sois général ou colonel, voire un imam de mosquée ou même un président de la République, on s’en fout. Tu restes simplement l’employé du peuple. Nous, en tant que membres du CDR, tout ce qui nous regarde est cette patrie. On dénonce tous ceux ou celles qui gèrent mal ce pays ».
Par ses mots, il précise que rien ne fera taire ou peur les membres du CDR, y compris la prison. Quant à Boubacar Yalkoué, membre du comité de crise, il a déclaré: « Là où nous sommes aujourd’hui, il était bon que nous sortions informer les gens par rapport à l’évolution de ce dossier », a-t-il détaillé, ajoutant qu’il était nécessaire de tenir cet évènement, après deux semaines de silence des membres. Selon lui, cette arrestation de Ras Bath et coaccusés est injustice. « Mais je suis personnellement satisfait parce qu’ils (militaires au pouvoir) pensaient pouvoir séparer Rab Bath de ses militants par cette arrestation. Mais nous avons vu que les gens sont plus que jamais déterminés à soutenir le combat Ras Bath ».
A quelque chose malheur de bon , estime-t-il, ils pensaient pouvoir nous faire du mal, mais ça a permis de tripler les soutiens de Rab Bath. D’après lui, les autorités confrontées à des difficultés, cherchent des voies et moyens pour se débarrasser de ce dossier Ras Bath. En tout cas, confie le conférencier, elles finiront par libérer tôt ou tard Mohamed Youssouf Bathily et codétenus. Dans son intervention, il souligne que les nouvelles autorités continuent toujours d’avoir des difficultés depuis l’arrestation de Ras Bath et autres. Et de clarifier ceci aux militants : « Nous ne bougerons pas d’un iota par rapport à notre position. Même s’ils libèrent Rab Bath, nous reprendrons les dénonciations là où nous les avons laissés, nous allons même tripler ce que nous faisions. Parce que ce n’est pas une question de personne, mais de la patrie ».
Appelant les militants à l’union et à la mobilisation, le collaborateur Ras Bath se dit confiant que de bonnes nouvelles seront bientôt entendues à propos de cette libération. Yalkoué a estimé que la transition se trouve dans une position bancale aujourd’hui. « Le pays va mal aujourd’hui, dit-il, il va falloir faire attention. On commence déjà à préparer le terrain, les activités de rectification de la transition débuteront dès la libération de Ras Bath », a-t-il promis aux militants. Il va encore loin en soutenant que les Maliens doivent faire pression sur les autorités pour la bonne marche des choses. Ces autorités sont dans une situation exceptionnelle et ont normalement besoin de tout le monde pour mettre le pays sur les rails, a-t-il expliqué. De l’avis de l’intervenant, les autorités ont intérêt à saisir leur seconde chance en écoutant le peuple. « Qu’elles écoutent le peuple et reculent voir les choses avant qu’il ne soit trop tard pour elles. Sinon ça ne sera pas facile quand les gens vont se tenir contre elles », a-t-il prodigué aux autorités, exprimant que le peuple ne souhaite qu’une élection crédible et transparente. Et de finir en ces termes : « Si elles pensent pouvoir nous imposer leur candidat à la présidentielle prochaine en arrêtant ainsi Rab Bath, elles ont tiré à terre. Parce qu’elles nous trouvent sur le chemin. C’est le choix du peuple qui sera élu, ça ne va pas être comme le cas de l’élection de 2018, personne ne pourra nous arrêter quand nous déciderons de sortir ».
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS