L’Inde fait face en ce moment au début d’une virulente deuxième vague de contamination du Covid-19, certainement causée par l’arrivée du variant anglais. Avec près de 50 000 cas par jour, c’est le troisième pays à la plus importante contamination quotidienne. Les autorités vont donc étendre la vaccination pour l’ouvrir aux personnes de plus de 45 ans et accélérer une inoculation assez lente jusqu’à présent. Mais beaucoup craignent que cela ne suffise pas.
De notre correspondant en Inde, Sébastien Farcis
À partir du 1er avril, plus de 300 millions d’Indiens de plus de 45 ans auront le droit d’être vaccinés contre le Covid-19. Mais pour cela, le système n’a pas changé: il faudra qu’ils s’enregistrent sur une application mobile connectée à internet, ce qui est une aberration dans un pays où un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté.
À la place, Hemant Shewade, spécialiste de médecine communautaire dans une institution internationale, demande qu’on utilise le réseau de vaccination qui existe déjà. « Nous avons un processus établi qui permet par exemple de vacciner 150 millions de personnes contre la polio en seulement trois jours Ce système fonctionne sans internet, sans hôpitaux privés et permet aussi de rapporter les effets indésirables du vaccin, dit-il. Il faut juste adapter ce système pour les besoins de la vaccination du Covid-19. C’est donc insensé que l’on ne le fasse pas. À la place, la vaccination en cours touche principalement les populations des villes, en utilisant surtout des hôpitaux privés, ce qui exclue les plus pauvres. »
L’Inde n’a vacciné pour l’instant que 3% de sa population majeure. À ce rythme, il faudra plus de deux ans pour administrer deux doses à tous les adultes.
RFI