Cette production dégage un excédent céréalier de 3.832.500 tonnes pour une disponibilité céréalière apparente de 447,21 kg/habitant/an
C’est en termes que le Premier ministre Moctar Ouane a ouvert jeudi la 11e session du Comité exécutif national de l’Agriculture (Cena). Le chef du gouvernement était accompagné du ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche, Mahmoud Ould Mohamed et des acteurs du secteur du développement rural.
Cette session s’est tenue en prélude au 9è Conseil supérieur de l’agriculture (CSA), prévu pour le 30 mars prochain. Elle est une exigence de la Loi d’orientation agricole, adoptée par l’Assemblée nationale et promulguée par le président de la République le 5 septembre 2006. Elle a approuvé le bilan de l’exécution du Plan de campagne agricole 2019-2020, apprécié l’état d’exécution des recommandations issues du dernier Conseil supérieur de l’agriculture et validé le Plan de campagne agricole harmonisé et consolidé 2020/2021 et les projections pour 2022 et 2023.
D’entrée de jeu, le chef du gouvernement a rappelé les recommandations formulées lors de la dernière session du CSA. Elles se rapportent notamment à la gamme de matériels agricoles, à d’autres types d’équipements pour tenir compte des besoins des petits exploitants agricoles, à la rationalisation du processus de subvention des intrants et équipements agricoles, et à l’opérationnalisation du Plan national d’investissement dans le secteur agricole (Pnisa 2015-2025).
Concernant les réalisations de la campagne agricole 2019/2020, le patron de l’administration malienne a déclaré que le Mali a connu l’une des plus grandes crises de son histoire. Cette crise multidimensionnelle, de l’avis de Moctar Ouane, a eu un impact sérieux sur le secteur agricole dans toutes ses composantes. Sur une prévision de 11.093.092 tonnes de céréales, notre pays a produit 10.217.286 tonnes, soit un taux de réalisation de 92,1%, a argumenté le Premier ministre.
Cette baisse est, selon lui, due essentiellement à la crise du coton, à l’inondation de certaines parcelles cultivées, au retard dans la mise en place des intrants, à l’insuffisance des quantités d’engrais subventionnés et à l’insécurité. Toutefois, cette production dégage un excédent céréalier de 3.832.500 tonnes pour une disponibilité céréalière apparente de 447,21 kg/habitant/an, supérieure à la norme FAO qui est de 214 kg/habitant/an, a analysé le chef du gouvernement.
S’agissant du coton en 2020, la production réalisée est estimée à 147.200 tonnes sur une prévision de 820.000 tonnes, soit un taux de 18 %. La production a baissé de 77 % par rapport à 2019. à l’origine de cette chute, la dépréciation du prix d’achat du coton graine aux producteurs, le transfert de la subvention de l’état sur le prix d’achat du coton graine, les contestations relatives au renouvellement des instances et organes des chambres d’agriculture, selon Moctar Ouane.
Pour faire face à ces difficultés évoquées et relancer la culture de l’or blanc de façon durable, des assises nationales ont été organisées. Elles ont formulé des recommandations fortes. Il s’agissait, selon le Premier ministre, de prendre des dispositions urgentes pour mettre en œuvre ces exhortations en rapport avec l’ensemble des acteurs de la filière pour que notre pays puisse récupérer sa place au niveau continental.
Le Cena, faut-il le rappeler, est un cadre privilégié d’échanges sur les politiques, stratégies et programmes de développement agricole, et les résultats issus de leur mise en œuvre. Il est une étape importante dans la préparation du Conseil supérieur de l’agriculture, un cadre de suivi et d’évaluation de la Politique de développement agricole.
Anne-Marie KEÏTA
Source: Essor