En prélude à l’organisation d’une conférence sociale dans le domaine du travail, le Gouvernement et l’ensemble des partenaires sociaux expriment leur volonté d’aboutir à un minimum de consensus, à travers l’organisation d’un atelier de réflexion sur les conditions de travail et de vie des travailleurs des secteurs public et privé, dont les travaux se sont ouverts, hier lundi, au CICB, sous la présidence du ministre du Travail et de la Fonction publique, Me Arouna Toureh.
Cette activité, organisée par le ministre du Travail et de la Fonction publique, a pour objectif essentiel d’identifier les moyens nécessaires à l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs des secteurs public et privé.
Au cours de ces trois jours de réflexion, les participants auront à se pencher sur les thèmes : « Une rémunération juste et équitable pour l’ensemble des travailleurs » ; « Un milieu professionnel respectueux des droits et obligations des parties » ; » Un cadre institutionnel et juridique propice au dialogue social « .
Prenant la parole à cette occasion, le représentant du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) Boubacar Kanté dira que pour créer de bonnes conditions de travail et offrir de meilleurs salaires aux travailleurs, l’entreprise doit pouvoir fonctionner normalement et être rentable. Il a ainsi espéré que cette rencontre débouchera sur des recommandations fortes allant dans le sens de l’information, de la formation et de la sensibilisation des travailleurs sur les moyens d’améliorer la qualité du travail rendu, individuellement et collectivement.
Pour sa part, le Secrétaire général de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) Yacouba Katilé a souhaité que cet atelier soit le point de départ d’une nouvelle politique de relations professionnelles, une nouvelle approche du partenariat Gouvernement-Employeurs-Travailleurs salariés. » Nos membres ont des droits dont la défense a abouti à des accords. La bonne politique de nouvelles relations professionnelles voudrait que l’on consacre une rupture avec le passé caractérisé par le non-respect des engagements. Il nous faut donc l’application intégrale des accords conclus, pour que nous puissions imprimer plus d’actes volontaires, plus de reflexe du dialogue social constructif, afin que dans le pays et dans nos entreprises, la paix sociale, la quête des performances économiques et financières, l’acquisition de meilleures conditions de vie et de travail s’accomplissent sans convulsions périlleuses pour la stabilité « , a-t-il conclu.
Quant au ministre du Travail et de la Fonction publique, Me Arouna Toureh, il a annoncé qu’au cours de ces dernières années le ministère du Travail et de la Fonction publique et ses services centraux et déconcentrés ont enregistré, pour les secteurs public et privé, au total 64 préavis de grève en 2016, 79 en 2017, 78 en 2018, 114 en 2019 et 102 en 2020. Ajoutant que la maladie à coronavirus a exacerbé le fonctionnement normal de l’économie en contraignant les employeurs et les travailleurs à une baisse d’activité drastique, à des fermetures d’entreprises, des pertes de pouvoir d’achat, d’emplois et de protection.
Pacification du climat social
Me Arouna Toureh de relever qu’ » en dépit de tous les fforts déployés par le Gouvernement, ses services techniques ont enregistré, de l’apparition de la Covid-19 jusqu’en octobre 2020, près de 7 000 travailleurs mis au chômage technique et plus de 200 travailleurs licenciés. » Or, poursuit-t-il » nous ne pouvons gagner le pari de l’amélioration des conditions de travail et de vie des travailleurs maliens qu’à travers une stabilité sociale permanente». Et de conclure: » Un diagnostic sans complaisance des thématiques retenues permettra aux participants d’aboutir à des recommandations fortes dont la mise en œuvre aboutira à une pacification concrète du climat social avant les assises de la conférence sociale« .
F.C
Source: L’Inter de Bamako