En ses articles 29 et 54, l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali (APRM) issu du processus d’Alger dispose respectivement : « Les parties réitèrent leur engagement à combattre le terrorisme et ses multiples connexions que sont le crime organisé et le trafic de drogue, y compris à travers les stratégies et mécanismes régionaux existants » et aussi « La communauté internationale est garante de la mise en œuvre scrupuleuse du présent Accord et est engagée à accompagner les efforts déployés à cet effet ». En considération de ces deux dispositions de l’Accord et vu le comportement, laissant à désirer, de certains protagonistes du processus de paix, on serait alors en droit de se demander si réellement, il est nécessaire de se décarcasser pour respecter cet Accord.
Ce questionnement a bel et bien sa pertinence dans la mesure où il n’est un secret pour personne que si depuis la signature définitive de l’Accord, le 20 juin 2015, sa mise en œuvre peine à trouver ses marques, c’est bien parce que les méthodes utilisées par la communauté internationale dans sa politique d’application des dispositions de l’Accord a des relents d’injustice, de favoritisme et d’un clanisme à la limite du racisme.
Durant les dix mois de pourparlers qui ont abouti à la signature définitive de l’Accord, la communauté internationale s’est évertuée à toujours caresser dans le sens du poil, les groupes armés du nord en se pliant à leurs desideratas.
Et cela au préjudice de la partie gouvernementale malienne. Le plus aberrant est que ce traitement de faveur que la communauté internationale réserve aux groupes armés du nord, spécifiquement la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), a toujours pignon sur rue.
En certains moments et en certaines circonstances, c’est à peine si la communauté internationale ne cautionne pas les comportements illégaux, car criminels, des ex-rebelles touaregs.
Nous nous souvenons que des rapports produits par certaines missions de l’ONU ont maintes fois épinglé des dirigeants des groupes armés du nord.
Des dirigeants qui, non seulement entretiennent des rapports très étroits avec les groupes terroristes mais aussi qui excellent dans le trafic de drogue et autres marchandises prohibées. Malgré que ces dénonciations récurrentes soient faites par les propres émissaires du Conseil de Sécurité de l’ONU, la communauté internationale est restée tout simplement passive. Non pas parce qu’elle n’a pas les coudées franches pour punir les fautifs, mais plutôt parce les fautifs en question sont ses ‘’protégés’’.
Ne devrait-on pas voir, dans cette attitude de la communauté internationale, une hypocrisie ?
Bien sûr que oui ! Si la communauté internationale se plait à jouer à la politique de l’autruche tout en sachant que ce sont ses ‘’propres protégés’’ qui constituent le danger, alors mal lui en prendrait en apprenant l’arrestation de deux présumés terroristes à Bamako.
En effet cette situation mettrait, certainement, la communauté internationale dans ses petits souliers étant donné qu’au nombre des présumés terroristes arrêtés à Bamako, il y a un qui appartient au sérail placé sous les ailes de la communauté internationale. Il s’agit d’Attaye Ag Abdallah, un membre influent de la CMA, autrement dit une…
Source: Le Soir de Bamako