Joe Biden présentera ce mercredi 31 mars à Pittsburgh (Pennsylvanie), là où il avait lancé sa campagne, son plan consacré aux infrastructures du pays. Et il veut « voir grand », il compte proposer d’investir quelque 2 000 milliards de dollars. La fédération des ingénieurs civils américains a récemment attribué une note de C- à l’ensemble des infrastructures vieillissantes du pays. Mais quelle que soit la teneur exacte du plan, sa mise en oeuvre comportera de nombreux défis.
Lors de son discours, prévu ce mercredi, le président américain proposera d’investir quelque 2 000 milliards de dollars dans les infrastructures vieillissantes du pays.
Son programme Build Back Better (Reconstruire mieux), détaillera ces investissements étalés sur huit ans. L’objectif étant de créer des millions d’emplois et de relever le défi de la compétitivité face à la Chine.
Cependant, le financement du plan de Joe Biden pour les infrastructures du pays constitue un casse-tête, d’autant que toutes ne relèvent pas des mêmes autorités. Les autoroutes reliant les États ont été construites par le gouvernement fédéral, mais leur entretien revient aux États.
Les routes secondaires sont, elles, du ressort des comtés. Quant aux aéroports, ils sont gérés par des investisseurs privés. Par ailleurs, de nombreuses autoroutes sont gratuites. Leur maintenance laisse d’autant plus à désirer.
Ni Barack Obama, ni Donald Trump n’avaient pu tenir leurs engagements
Janet Yellen, la secrétaire au Trésor, a suggéré qu’une partie de l’enveloppe pourrait provenir de l’augmentation des impôts sur les sociétés. Le taux pourrait passer de 21 à 28%. L’administration Biden envisage aussi d’augmenter les impôts des contribuables dont les salaires annuels dépassent les 400 000 dollars. L’idée de faire payer les automobilistes au kilomètre, avancée la semaine dernière, a en revanche déjà été écartée.
Le défi sera aussi politique. Le président Joe Biden ne dispose que d’une courte majorité au Congrès. Et si Démocrates et Républicains s’accordent sur la nécessité de moderniser les infrastructures, ses deux prédecesseurs n’ont pas pu tenir leurs promesses en la matière. La facture d’un nouvel échec pourrait être salée. La fédération des ingénieurs civils américains estime qu’à l’horizon 2039, un sous-investissement chronique pourrait coûter 10 000 milliards de dollars de PIB.
RFI