La ministre française des Armées, Florence Parly n’a trouvé autre chose à dire que Barkhane a eu comme cible un groupe de terroriste à Bounty. Elle l’a avancé pour tenter de couvrir son armée qui opère au Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Faut-il le rappeler, le peuple malien a été surpris par la nouvelle ahurissante du massacre de plusieurs personnes à Bounty. Aux dires des populations, c’était des habitants célébrant un mariage. Mais la Force Barkhane a balayé cette thèse en un tour de main en soutenant qu’elle a bombardé les terroristes.
Le temps étant le meilleur juge, il vient de dissiper le flou entretenu jusqu’aujourd’hui. Il fallait donc attendre que les experts de la Minusma produisent un rapport qui dit que c’était des civils. Il précise qu’il s’agit de 19 personnes qui ont perdu la vie.
Le hic est qu’à l’annonce de cette information plus que jamais terrassante, sur les antennes de Radio France internationale (RFI), la patronne des Armées français, Florence Parly est restée campée sur sa position depuis Paris jusqu’à Bamako.
Elle a soutenu mordicus, le mercredi 31 mars 2021, que ceux qui ont été bombardés sont des terroristes. Florence Parly doute-t-elle du rapport de la Minusma ? C’est la question qui taraude les esprits lorsque Parly nie l’information fournie par les experts.
Après que cette information a été rendue publique, la ministre Parly a trouvé nécessaire de venir à Bamako pour rencontrer les autorités de la transition. Ce déplacement revêtirait toute sa valeur s’il était fait le lendemain ou la semaine du bombardement. En venant même au Mali, elle a décliné les buts du déplacement. Il s’agit, comme le note le communiqué de presse, « d’acter la pleine capacité opérationnelle de la Task Force Takuba ». Et « de rappeler à tous les militaires de l’opération Barkhane sa fierté quant à leur engagement face au terrorisme et sa confiance en leur action au quotidien dans des conditions difficiles ».
Fierté, engagement et confiance pour les forces amies du Mali dans la lutte commune contre le terrorisme, mais certaines vérités doivent être dites si elles portent sur des actes nocives mettant fin aux jours de paisibles citoyens.
Comme le communiqué de presse ne mentionne nulle part ce bombardement du 3 janvier à Bounty, il s’agira de savoir si la ministre Parly continuera à chiffonner ce rapport. Sans parler du désastre d Bounty, Parly aura fait une promenade de santé entre Paris et Bamako.
Bazoumana KANE
Source: L’Alerte