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Les attentes des Tchadiens à une semaine de la présidentielle

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Sept candidats sont en lice, dont le président Idriss Déby Itno au pouvoir depuis plus de 30 ans. Le chef de l’État part hyper favori face à une opposition très divisée. Mais quelles sont les attentes de la population ?

Avec notre envoyée spéciale à Ndjamena, Alexandra Brangeon

Pour ce commerçant qui tient une boutique de fourniture de bureau, la journée a été mauvaise. L’économie va mal, explique-t-il et les clients sont de plus en plus rares.

« J’attends les clients, mais il n’y a rien là… L’économie n’est pas bonne. Il n’y a pas d’activité, il n’y a pas de marché. Il n’y a pas de changement ! Je ne suis pas d’accord pour voter parce qu’il n’y a pas de changement. »

À côté de lui un autre commerçant acquiesce. Tout en pointant du doigt la route en mauvais état.

Un peu plus loin une jeune femme vend des conteneurs en plastique. Elle ira voter, mais déplore la hausse des prix de ces derniers mois : « On veut seulement la paix au Tchad, clame-t-elle. Et on veut seulement l’argent pour manger bien et bien respirer. C’est difficile. »

Un emploi pour les jeunes diplômés

L’accès à l’électricité et l’eau potable font également partie des préoccupations journalières dans ce pays ou plus de 90 % de la population n’a pas accès à l’électricité.

Et enfin il y a le chômage des jeunes. Un véritable fléau explique ce père de famille : « Les jeunes qui finissent avec un diplôme sont au chômage. Vous voyez le moto-taxi, il a un diplôme, mais il n’a pas trouvé de boulot quelque part. Donc il fait ça pour survivre. Donc pour les gens comme ça, il faut que le gouvernement face quelque chose. » Ce dernier espère que le scrutin se tiendra dans le calme tout en brandissant sa carte d’électeur.

Lydie Béassemda dans la Tandjilé

Si la capitale Ndjamena ne fait pas montre d’enthousiasme pour la campagne, les candidats sans grands moyens ont décidé de concentrer leurs campagnes dans des zones où ils espèrent avoir un électorat.

C’est le cas à Doba, dans le Logone oriental dimanche. C’est aussi le cas à Laï dans la Tandjilé, une province marquée par la pauvreté et l’enclavement, où s’est rendu notre correspondant Madjiasra Nako. Lydie Béassemda est la première femme candidate à une élection présidentielle du Tchad pour le compte du Parti pour la démocratie et l’indépendance intégrales (PDI). Celle qui fut aussi ministre de la Production, de l’Irrigation et des Équipements agricoles propose aux électeurs de sa région le fédéralisme.

La province de la Tandjilé produit du riz en quantité dans les plaines inondables dans lesquelles on pêche du poisson sorti du lit des fleuves en saison des pluies. Une abondance et des potentialités qui n’ont jusque-là pas réussi à sortir cette province enclavée en saison des pluies de la pauvreté.

Selon le directeur de campagne de Lydie Béassemda, la faute incombe au modèle d’État centralisé que le Tchad a adopté depuis l’indépendance en 1960. Il est temps de changer de système politique, lance Toklosso Koumande, le directeur de campagne du Parti pour la démocratie et l’indépendance intégrales. « Il faut le fédéralisme pour installer dans chaque État fédéré un gouvernement local. On n’entendra plus parler de gens qui sont à la recherche d’emploi, de femmes qui souffrent, parce que tout se passera sur place, ici. »

La candidate Lydie Béassemda est plus précise et propose, si elle est élue, que la Tandjilé par exemple devienne le grenier de la sous-région :« La Tandjilé a des centaines et de centaines d’États. il est possible d’apporter des solutions aux problèmes de la Tandjilé, en commençant par l’économie locale. »

La candidate fait de cette proposition son cheval de bataille pour lutte contre l’alcoolisme et les violences faites aux femmes. Deux fléaux qui gangrènent cette province.

RFI

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