Interrogé sur la crédibilité de l’Etat malien, de la communauté internationale et des mouvements signataires aux yeux du peuple malien, Dr Choguel Kokalla Maïga, président du MPR a dénoncé « le double jeu » de ces trois acteurs de la résolution de la crise malienne.
Ni l’Etat malien, ni la communauté internationale y compris la France encore moins les groupes signataires ne sont crédibles aux yeux du Dr Choguel Kokalla Maïga. Aucun de ces acteurs ne joue, selon lui, franc-jeu avec le peuple malien. A l’en croire, tous ces trois acteurs jouent « le clair-obscur » jeu avec le peuple malien. « L’État malien, la communauté internationale et les mouvements signataires, aucun de ces acteurs ne joue le vrai jeu. Tous jouent un jeu qui est différent du discours qui est servi aux Maliens », a-t-il laissé entendre. Or, pour lui, il doit falloir que les objectifs stratégiques de la France, de l’Etat et de la communauté internationale soient clairement définis et dit aux Maliens.
Le président du MPR n’en décolère pas et tance l’incompétence du gouvernement malien à dire la vérité à ses partenaires. « Le gouvernement actuel n’a aucune crédibilité. Il a le déficit de légitimité et d’expertise », a-t-il laissé entendre.
En plus de l’Etat malien, il a dénoncé le double jeu de la France dans la gestion de la crise malienne. Selon lui, la France a violé les objectifs premiers de son intervention au Mali. Ces objectifs sont : arrêter le déferlement du terrorisme sur le sud du Mali ; détruire le terrorisme et restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble de son territoire. Mais par la suite, dit-il, la France a contribué à la sanctuarisation de Kidal, à la priorisation d’un groupe minoritaire sur les autres.
Le rapport de la Minusma sur Bounty
Interrogé sur le rapport de la Minusma qui a confirmé la tuerie des civils par l’armée française à Bounty, Dr Chgouel Kokalla Maïga a été on ne peut plus clair : « Aujourd’hui, je ne prendrai pas le risque d’être ni le défenseur du rapport ni le défenseur de la position des gouvernements français et malien ». Pour lui, s’il y a toujours des contestations, il faut mener d’autres enquêtes nationales et internationales en incluant tout le monde. « Pourquoi on ne ferait pas une équipe de juges nationaux et internationaux pour faire des enquêtes beaucoup plus approfondies », a-t-il recommandé.
Boureima Guindo
Source: Le Pays