Des opposants au président Patrice Talon continuent de protester, à quelques jours de la présidentielle dimanche 11 avril. Des mobilisations éparses ont commencé dans la nuit de lundi à mardi. Les contestataires affirment que le mandat du chef de l’État est terminé depuis le 5 avril à minuit, date qui a marqué ses 5 ans au pouvoir. En raison d’un glissement du calendrier induit par la réforme constitutionnelle de 2019, il reste 45 jours de plus, jusqu’à l’investiture du président qui sera élu. Mercredi, la route qui relie Savè à Tchaourou et Parakou était barrée à plusieurs endroits.
Avec notre envoyée spéciale à Toui, Magali Lagrange
« Depuis Parakou, ça ne va pas du tout, la voie est bloquée. » Comme d’autres, cet automobiliste patiente, devant le barrage qui bloque la route au niveau de la localité de Toui. Des pneus sont installés sur la chaussée et empêchent le passage des véhicules.
Sur le côté, quelques dizaines de jeunes brandissent une banderole sur laquelle on peut lire que les habitants de la zone « réclament une élection inclusive ». Évoquant le président Patrice Talon, un directeur d’école à la retraite, qui se présente comme membre du parti d’opposition les Démocrates, explique : « Nous le reconnaissions comme notre président légitime, mais depuis le 5 avril son mandat est arrivé à expiration ».
Un peu plus loin, un groupe d’hommes attend à l’ombre. L’un d’eux prend la parole et avance le même argument. « Le mandat présidentiel de notre président Patrice Talon devait prendre fin le 5 avril à 00h et il a révisé la Constitution à l’insu de la population. Il a reporté les élections, qui devaient se tenir avant le 5, au 11. La population n’est pas d’accord et voilà pourquoi nous manifestons notre mécontentement par rapport à la situation politique de notre pays. »
Comme d’autres personnes rencontrées, il se dit déterminé à rester là jusqu’à l’élection : « On est en train de refuser catégoriquement ces élections, nous ne voterons pas, c’est clair. La population est déterminée. »
D’autres barrages ont été installés sur le même axe routier, au niveau de Savè, par exemple, où deux camions étaient stationnés mercredi en travers de la chaussée.
RFI