Le Palais des Sports Salamatou Maïga était plein à craquer le dimanche 4 avril 2021 à l’occasion du meeting de lancement du Mouvement pour la Refondation du Mali (MOREMA).
«Vive le MOREMA !» ; « Le changement est possible avec le MOREMA ! » ; « Libérez Ras Bath, prisonnier politique de la Transition !» …pouvait-on lire sur les banderoles ornant la salle.
Le Vice-Président de l’Alliance des Démocrates pour la République (ADR) Moussa Konaté, a déclaré que son regroupement politique a décidé d’inscrire ses actions au sein du vaste mouvement politique dénommé : Mouvement pour la Refondation du Mali. «Nous ne saurons être indifférents au combat pour l’Etat de droit, pour la justice sociale et économique. Nous sommes d’office partie intégrante du Mouvement pour la Refondation du Mali, dont les portes restent grandement ouvertes pour toute adhésion.
Je profite de l’occasion pour inviter nos concitoyens à se mobiliser le 19 avril 2021 à la Cour suprême qui doit rendre sa décision sur le pourvoi du procureur dans l’affaire Ras Bath et co- accusés ou dite de déstabilisation des institutions de la République», a déclaré Boubacar Yalcouyé, Secrétaire administratif du Collectif pour la Défense de la République (CDR).
Chouala Bayaya Haïdara, Guide du mouvement Hizbourahamane, a, pour sa part, justifié sa présence par sa disponibilité à accompagner toute initiative dans le sens de la construction nationale. Pour ce jeune leader religieux, les militaires nouveaux maîtres du pays veulent asseoir une dictature moyenâgeuse en procédant à l’arrestation de toute voix dissonante.
Le pays s’effondre sous nos yeux …
Le Président du Mouvement pour la Refondation du Mali (MOREMA) Me Kassoum Tapo, a fait observer à l’assistance la minute de silence symbolique pour toutes les victimes civiles et militaires. Dans son diagnostic sans complaisance sur l’état de la nation, il déclara que le pays s’effondre sous nos yeux et dans l’indifférence générale. A ses dires, la crise politique, institutionnelle, économique et morale font que le bateau Mali prend de l’eau et risque de couler (que Dieu nous en garde !). «Les valeurs telles que la dignité, la fraternité, l’amitié, s’effritent au profit de l’argent qui corrompt, aliène, qui demeure la seule chose qui compte», s’est-il lamenté. Avant de déplorer le tableau sombre de la situation sociopolitique caractérisée par une corruption endémique gangrenant la société, l’enlisement de la situation sécuritaire au centre et au nord et notre jeunesse sans perspective mourant dans la Méditerranée.
Quoi faire ?
La recette ne serait pas miraculeuse, aux dires du Président du Mouvement pour la Refondation du Mali, Me Kassoum Tapo. Il faut que les filles et fils du pays, sans exclusion aucune, sans considération de religion, d’ethnie et de race se retrouvent pour reconstruire le pays, se réconcilient avec eux-mêmes afin de retrouver dans un élan de solidarité et de fraternité l’unité nationale. Et bâtir une vraie démocratie, une nouvelle citoyenneté dans laquelle le citoyen éclairé participera librement à la gestion des affaires publiques, façonner un nouvel homme malien dans un Mali nouveau.
Ce pari, estime-t-il, ne saurait être relevé sans l’accompagnement de la transition, qui à ses dires, a été voulue par le peuple malien et reconnue par la communauté internationale. Laquelle (transition), selon ses dires, doit mener des reformes politiques et institutionnelles pour aboutir à des élections paisibles et transparentes.
Alpha Sidiki Sangaré
Source: Le Challenger