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Entre Nous : Pression !

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De plus en plus, la communauté internationale met la pression sur les autorités de la transition malienne. Les USA et la France ont même haussé le ton le mardi 6 avril pour que Bah N’Daw et son gouvernement rendent public un calendrier électoral. «La priorité absolue doit être l’organisation et la tenue d’élections libres et équitables d’ici la fin de la période de transition» a ainsi déclaré Linda Thomas Greenfield, l’Ambassadrice américaine aux Nations Unies. Au même moment la France, par la voix de Nathalie Broadhurst, son Ambassadrice adjointe à l’ONU, encourage les autorités de transition à accélérer les préparatifs en vue des élections de mars 2022.

Le Secrétaire général adjoint de l’Onu pour les opérations de maintien de la Paix, Jean Pierre Lacroix, a déclaré que «Ces élections représentent le test décisif de la transition actuelle et une étape nécessaire vers le retour du Mali à l’ordre constitutionnel…Une plus grande participation….et le renforcement de la crédibilité des élections seront essentiels pour éviter que ce jalon du processus démocratique ne devienne à nouveau le déclencheur d’une nouvelle instabilité politique au Mali». Selon lui, «les Maliens ne se sont pas encore mis d’accord sur les réformes à mettre en œuvre, notamment sur la question de la gestion des scrutins».

Ce qui fait dire à Dr Brahima Fomba, Chargé de cours à l’Université du Mali et non moins journaliste émérite que la montagne est sur le point d’accoucher d’une souris : «au lieu d’une Transition réformiste maximaliste, les Maliens risquent de se contenter d’une Transition électoraliste minimaliste …La communauté internationale se dévoile chaque jour un peu plus, arc-boutée qu’elle a d’ailleurs toujours été sur cette vision minimaliste du programme de la Transition militaire. Une Transition militaire dont elles n’attendent rien d’autre que l’organisation d’élections mettant hors-jeu politique les militaires putschistes».

Très critique sur la gestion des affaires publiques, l’universitaire n’exclut pas l’hypothèse d’une certification internationale des échéances électorales de 2022 : «Il est fort à craindre, dans le climat politique de méfiance généralisée qui prévaut actuellement au Mali, que l’ONU, ne voulant plus supporter davantage la Transition militaire, ne soit tentée par le système de certification internationale des scrutins de 2022, afin que malgré tout, les résultats soient respectés, acceptés et ne fassent l’objet de contestations non démocratiques», est convaincu Dr Fomba.

Pour Ousmane Sy, ancien ministre, «voter là où ce sera possible» non seulement ne sortira pas le Mali de la crise, mais entérinera la division du pays. Mobilisons nos intelligences pour trouver une alternative au désastre qui se prépare ! La démocratie, c’est des valeurs et non des recettes à appliquer».

Quant au diplomate français, Jean Pierre Lacroix, il a mis le doigt sur la plaie en disant devant le monde entier que «les Maliens ne se sont pas encore mis d’accord sur les réformes à mettre en œuvre, notamment sur la question de la gestion des scrutins».

Il est ainsi évident que la gestion de la Transition va à contre-courant des aspirations légitimes des populations. L’une des bévues monumentales des militaires au pouvoir est d’avoir accentué le clivage entre les différentes couches sociopolitiques du Mali au moment où toutes les énergies devraient être orientées pour créer les conditions d’une union sacrée autour de la patrie. Plus de 7 mois après le putsch du 18 août 2020, c’est toujours le pilotage à vue : aucune vision, aucune direction lisible, un calendrier plus que jamais attendu ! Le Président de la Transition semble se contenter d’un rôle honorifique et son Premier ministre peine à coordonner l’action gouvernementale manifestement sous les bottes des colonels de l’ex-CNSP.

A ce rythme, la communauté internationale continue à tirer son épingle du jeu en pressant davantage le gouvernement à s’atteler aux préparatifs des élections avec plus de diligence. Apparemment pour ne pas voir la Transition aller au-delà du délai acoordé.

Par Chiaka Doumbia

Source: Le Challenger

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