Au moins sept personnes ont été tuées et 22 blessées, à Goma et ses environs, dans les violences en marge des manifestations contre l’insécurité dans la province du Nord-Kivu. Ces violences ont connu un pic dimanche et se sont poursuivies ce lundi 12 avril dans la périphérie de Goma.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi
Les violences ont commencé, dimanche 11 avril, quand deux taxi-moto ont été tués par des manifestants du quartier Buhene, dans le village Rukoko. Les motards étaient accusés d’avoir violé la consigne d’arrêt de trafic pour cause de manifestation contre l’insécurité dans la région.
La situation a dégénéré et s’est muée en conflit quasi-communautaire. L’incident s’est produit dans un contexte de conflit latent entre deux communautés qui cohabitent à Buhene.
La police a tenté de s’interposer en vain. Plusieurs personnes ont été tuées par balles et d’autres par des gourdins, machettes et autres armes blanches. Plus d’une vingtaine de blessés ont également été enregistrés. Le bilan matériel est également considérable. Une dizaine de maisons ont été brûlées et des commerces détruits.
Couvre-feu à 18h
Des scènes de pillage ont été aussi signalés. Lundi, des populations vivant les quartiers de Munigi abandonnaient leurs habitations pour se réfugier dans les quartiers du Sud de la ville.
Des mesures ont été prises par le gouverneur du Nord-Kivu, Carly Nzanzu. Le couvre-feu, imposé dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, a été ramené de 21h00 à 18h00 dans certains des quartiers concernés par ces violences. Et les manifestations sont désormais interdites sur toute l’étendue de la province du Nord-Kivu.
Un arrêté interdit provisoirement les manifestations pacifiques dans la province
RFI