Ce mercredi est placé sous haute tension en Russie avec un appel à manifester dans la soirée des partisans d’Alexeï Navalny. Mais avant ces manifestations, Vladimir Poutine a prononcé son discours sur l’état de la Nation devant les parlementaires russes.
Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
Fidèle à son habitude, Vladimir Poutine a complètement ignoré Alexeï Navalny, dont le sort suscite pourtant l’inquiétude non seulement de ses partisans mais aussi de nombreux gouvernements à l’étranger, notamment les pays occidentaux et n’a pas prononcé un mot à son sujet.
En revanche le président russe a longuement parlé de la pandémie de Covid-19 estimant que la Russie avait su relever le défi sanitaire, mais il a demandé à ses concitoyens de se faire vacciner. Il faut dire que le taux de vaccination en Russie reste très faible, 4% seulement de la population a été immunisée alors même que le pays dispose d’un vaccin le Sputnik V qui est distribué gratuitement.
Vladimir Poutine a également détaillé les mesures de soutien qui seront accordées notamment aux familles pour surmonter les difficultés économiques suscitées par le Covid-19, avec en ligne de mire bien entendu, les élections législatives de septembre qui s’annoncent délicates pour le parti au pouvoir – au plus bas dans les sondages.
Tensions internationales
Vladimir Poutine était attendu également sur les tensions internationales et sur la situation en Ukraine. Comme il aime ménager ses effets de surprise, le président russe a préféré parler de la Biélorussie et de la tentative d’assassinat dont aurait fait l’objet le président biélorusse Alexandre Loukachenko. Vladimir Poutine s’est étonné du silence des pays occidentaux sur ce qu’il considère lui comme une tentative de coup d’État et il a mis en garde ces même pays occidentaux de façon très ferme : « Tous ceux qui organiseront des provocations contre nos intérêts vont le regretter – personne n’aura je l’espère l’idée de franchir la ligne rouge dans ses relations avec la Russie ».
Vladimir Poutine utilise ainsi une expression souvent employée justement par les pays occidentaux, sans préciser pour autant en quoi consistait cette fameuse ligne rouge. Il s’agit en tout cas, même si elle reste floue, d’une mise en garde adressée aux pays occidentaux, avec sans doute en filigrane les tensions qui montent dans le Donbass entre l’armée ukrainienne et les forces pro-russes.
RFI