Etonné que le calendrier des élections soit ainsi publié sans la moindre concertation avec les forces politiques et sociales et sans le moindre égard pour le Comité d’Orientation Stratégique, le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) « n’est pas d’accord et dit non au chronogramme gouvernemental du référendum et des élections générales.
Les griefs du M5-RFP sont formulés dans sa déclaration N°017 du 19 avril 2021, signée par Dr Choguel Kokalla Maïga, président du Comité Stratégique. Le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) dit avoir pris note du chronogramme du Référendum et des Élections générales publié le 15 avril 2021 par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, alors même que le cadre de concertation réunie le mardi 13 avril 2021 entre ledit département ministériel et les partis politiques n’a pas discuté d’une quelconque question de chronogramme.
De prime abord, le M5-RFP s’étonne que le calendrier des élections soit ainsi publié sans la moindre concertation avec les forces politiques et sociales et sans le moindre égard pour le Comité d’Orientation Stratégique, récemment créé, dont la nature réelle d’instrument de « faire-valoir » est ainsi révélée au grand jour. Ensuite que le processus de consultation puisse commencer avant la révision annuelle des listes électorales fixées par la loi au mois d’octobre. Il est à préciser qu’à cette révision annuelle obligatoire ne peut se substituer aucune révision exceptionnelle des listes électorales.
« En fait, le chronogramme publié n’est qu’une énième malice, une diversion de la junte militaire pour desserrer l’étau de la pression nationale et des exigences de la communauté internationale sur le Gouvernement pour le respect scrupuleux des 18 mois retenus pour la durée de la période de transition », peut-on lire entre les lignes de ladite déclaration.
Choguel et ses camarades dénoncent « l’absence totale de temps prévu pour les consultations et les débats indispensables à l’élaboration de tout projet de Constitution ; le refus de la mise en place de l’Organe unique de Gestion des Élections unanimement convenue au sein de l’ensemble de la classe politique », et « une opacité totale sur le mode de scrutin et les circonscriptions électorales ».
Au-delà, « l’échec et l’incapacité de la junte militaire à assurer la sécurité des personnes et des biens sur le territoire national, a fortiori les conditions d’une bonne organisation des élections projetées, ainsi que celles du retour des déplacés et des réfugiés dans leurs localités respectives pour leur permettre d’exercer leurs droits civiques », et « l’absence totale de mesures correctives sur les insuffisances et les irrégularités qui ont conduit à la contestation des élections présidentielles de 2018 et de l’élection législative de 2020 ».
Le mouvement du 5 Juin estime que le chronogramme des élections, tel que publié confirme toutes ses « appréhensions sur une volonté de plus en plus affichée des autorités de Transition de cession du pouvoir à un complice, en violation flagrante des engagements pris par le président de la Transition lors de son discours d’investiture ».
Dans son attachement à la nécessité d’une rectification du processus de transition en cours pour la refondation du Mali, le M5-RFPv « met en garde les autorités de la Transition et réitère son refus de s’associer à une mascarade électorale visant à infantiliser les Maliennes et les Maliens ».
« Le M5-RFP n’est pas d’accord et dit NON ! », a martelé Dr Choguel Kokalla Maïga. Qui parle de démarche dangereuse qui représente un risque certain de déstabilisation du Pays.
Toutefois, le M5-RFP appelle à un consensus large et sincère autour des questions nationales, en l’occurrence la préparation et l’organisation d’élections régulières pour éviter au pays les affres d’une énième crise pré et post-électorale.
D.C.A
Source: Le SOFT