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Amazonie: des ONG brésiliennes demandent à Biden de ne pas croire les promesses de Bolsonaro

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Le sommet international virtuel sur le climat, organisé par le président américain Joe Biden, commence ce jeudi 22 avril avec à l’agenda notamment la protection de l’Amazonie. Les États-Unis sont en négociation avec le Brésil afin de conclure un accord pour limiter la déforestation. Ces négociations suscitent la méfiance des organisations de la société civile brésilienne.

« Cher Joe, nous savons que la Maison Blanche est en train de négocier un accord secret avec Bolsonaro. » C’est sur un ton dramatique que débute le message audio de l’Association des peuples indigènes du Brésil. Un message destiné à mettre en garde les États-Unis qui seraient prêts à soutenir financièrement la lutte contre la déforestation.

Le ministère de l’Environnement brésilien avait promis vendredi dernier qu’il serait en mesure de réduire jusqu’à 40% la déforestation illégale dans la forêt amazonienne. Une estimation survenue après la lettre adressée la veille par le président brésilien à son homologue américain dans laquelle il redit son « engagement à éradiquer toute déforestation illégale au Brésil d’ici 2030 », engagement pris par son pays au moment de signer l’accord de Paris sur le climat en 2015.

Le dirigeant d’extrême droite a aussi précisé que cet objectif ne pourrait être atteint qu’avec « des moyens importants » et qu’il espérait compter sur « tout le soutien possible » de la communauté internationale, des entreprises et de la société civile.

Washington demande des garanties

Mais il ne faut pas le croire, estime l’organisation des indigènes. Un avis partagé par de nombreuses ONG au Brésil qui ont publié une lettre ouverte à Joe Biden. « Le gouvernement Bolsonaro a montré que ce n’est pas un gouvernement auquel on peut faire confiance, affirme Marcio Astrini, directeur de l’Observatoire du climat. Depuis 28 mois ce gouvernement attaque quotidiennement les droits des peuples autochtones, l’environnement et fragilise la protection de l’Amazonie. »

Pour l’instant les négociations entre le Brésil et les États-Unis se sont enlisées. Les Américains demandent à Brasilia des garanties avant de sortir le chéquier. Des garanties en faveur de la protection de l’Amazonie qui n’ont visiblement pas encore été obtenues.

Selon Marcio Astrini, le ministre de l’Environnement brésilien a présenté aux Américains une demande de financement pour qu’il puisse se doter d’une police propre qui remplacerait tous les autres institutions chargées de la surveillance en Amazonie. Cela donnerait, selon l’ONG, le pouvoir au ministère de décider qui serait surveillé, quand, où et quelles seraient les sanctions. « Nous souhaitons donc mettre en garde le gouvernement américain : chaque dollar donné au gouvernement brésilien sans aucun contrôle sur la destination de l’argent pourrait en fait augmenter les risques pour l’environnement au Brésil au lieu de les limiter », insiste l’ONG, ajoutant : « Donc nous voulons dire au président Biden : attention si vous négociez avec Jair Bolsonaro, il faut savoir que ce n’est pas la bonne personne pour parler de la protection de l’Amazonie, il ne bénéficie même pas de la confiance des acteurs dans le domaine de l’environnement de son propre pays. »

► À lire aussi : Au Brésil, la déforestation de l’Amazonie atteint son plus haut niveau depuis douze ans

Depuis l’arrivée au pouvoir début 2019 de Jair Bolsonaro, favorable à l’exploitation minière et agricole de réserves naturelles et de territoires indigènes, la déforestation et les feux de forêt en Amazonie ont atteint des niveaux extrêmement préoccupants. Entre août 2019 et juillet 2020, la déforestation a augmenté de 9,5% par rapport aux 12 mois précédents.

RFI

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