La cheffe du département de la médecine traditionnelle de l’INSP, Pr Rokia Sanogo, dans une sortie récente sur le canal de communication « Wathi » a ouvertement déclaré la guerre aux tradipraticiens, non membres de la Fédération malienne des associations et tradithérapeutes du Mali (FEMATH). Dans cette déclaration, elle a affirmé qu’aujourd’hui, le premier partenaire stratégique du département de la médecine traditionnelle de l’INSP est la FEMATH. Et c’est avec celle-ci, que le département travaille. « Nous collaborons avec la FEMATH et notre travail d’information commence à leur niveau par le recensement des tradithérapeutes qui sont les premiers recours de la santé, les premiers agents de santé publique. […]» a-t-elle déclaré dans son interview.
Cette déclaration du Pr Rokia Sanogo a tout de suite créé l’émoi, la désolation et l’incompréhension chez les tradithérapeutes réunis au sein d’autres regroupements reconnus par les lois de la République. Il s’agit de : la Confédération des associations des traditherapeutes et herboristes du Mali « CATHEMA » présidée par Baba Kassogué et l’Association pour la promotion des pharmacopées du Mali (APROPHAM) « Dagaba » d’El Hadj Lassana Sidi Mouleïkafou.
Ces associations regroupent aujourd’hui, plus de 1000 tradithérapeutes connus et qui disposent de bonnes recettes pour traiter beaucoup de maladies. Parmi eux, il y a Baba Kassogué, Badrissa Kéita (frère d’Arouna Kéita), Sékouba Camara, Baniamé Sylla, Oumar Touré et le grand tradipraticien, El Hadj Lassana Sidi Mouleïkafou qui a fait ses preuves dans le domaine de la pharmacopée au Mali.
Au regard de la prouesse déjà engrangée par ceux-ci dans le domaine de la médecine traditionnelle, l’on peut se permettre de poser les questions suivantes. Est-il possible de parler de la médecine traditionnelle au Mali, sans citer ces ténors ? Refuser de les prendre aujourd’hui pour interlocuteurs, est-ce une bonne chose pour la médecine traditionnelle ? Peut-on parler de la valorisation de la pharmacopée au Mali sans faire référence et sans travailler avec ces tradithérapeutes agrées qui travaillent sans l’appui de l’Etat ?.
Voilà autant de questions auxquelles Rokia Sanogo est en train de répondre, par la négation. Elle a décidé d’ignorer purement et simplement les tradipraticiens, non membres de la FEMATH. Et pire,Rokia Sanogo s’est même donné le plaisir de les qualifier de charlatans et de publicitaires.
La cheffe du département de la médecine traditionnelle, dans son plan machiavélique continue également de marginaliser ces tradithérapeutes, bien qu’ils soient aussi nombreux, au vu et au su des responsables du ministère de la Santé qui sont soupçonnés de complicité avec elle. « Notre cri de détresse n’est pas entendu par les autorités. Nous ne comprenons pas le silence de complicité des autorités qui maintiennent Rokia Sanogo à la tête du département qu’elle contribue chaque jour à détruire», s’interrogent-ils. Aussi appellent-ils Mme le ministre, Dr Fanta Siby à s’impliquer pour le redressement du département de la médecine traditionnelle avant qu’il ne soit trop tard.
Ces tradithérapeutes qui sont dans la légalité vis-à-vis des textes, considèrent à leur tour, les membres de la FEMATH comme des bureaucrates au service du Pr Rokia Sanogo. « Car, ils ne disposent pas de médicaments, parce qu’ils ne savent pas en fabriquer ». De même, ils considèrent Rokia Sanogo comme une tradithérapeute ayant une ONG du nom d’Aidmed à Badalabougou et qui fait office de laboratoire dirigé par l’Italien du nom de Sergio qui serait son ami-copain. Ce laboratoire ne fait que reproduire des médicaments comme le Balembo, Samanèrè, Malarial, Hépathisane.
Diakalia M Dembélé
Source: 22 Septembre