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Jean-Yves Le Drian dénonce un «acharnement insupportable» contre Alexeï Navalny

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Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. © Vincent Fournier/JA

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a dénoncé ce jeudi un « acharnement insupportable » contre l’opposant russe Alexeï Navalny et agité la menace de sanctions contre la Russie s’il décède en prison.

« L’acharnement sur Navalny est insupportable (…) Il a fait l’objet d’une tentative d’assassinat. Ensuite, il a été déporté. Maintenant sa vie est en danger », a déclaré Jean-Yves Le Drian sur la chaîne France 2 jeudi 22 avril. Si l’opposant meurt en prison, « on prendra les sanctions nécessaires et on mettra (…) ce drame sous la responsabilité de M. Poutine et des autorités russes », a-t-il ajouté. « Il faut être très ferme, c’est-à-dire prendre des sanctions », a insisté le ministre français des Affaires étrangères.

On prendra les sanctions nécessaires et on mettra la responsabilité de ce drame sous la responsabilité de M. Poutine et les autorités russes. J’espère qu’on arrivera pas à cet extrême.

Alexeï Navalny, condamné en mars à deux ans et demi de prison pour une affaire de fraude remontant à 2014 qu’il dénonce comme politiquement motivée, a entamé une grève de la faim il y a plus de trois semaines pour protester contre ses conditions de détention. Son état de santé inquiète fortement ses partisans.

La police russe a interpellé au moins 1 784 personnes mercredi lors de rassemblements de soutien au principal opposant russe à travers la Russie, a indiqué l’ONG spécialisée OVD-Info. Alexeï Navalny avait été arrêté sitôt rentré d’Allemagne en janvier, après cinq mois de convalescence pour se remettre d’un empoisonnement pour lequel il accuse directement le président russe Vladimir Poutine.

Une « triple dérive »

Jean-Yves Le Drian a évoqué une « triple dérive » de la Russie, une « dérive autoritaire interne » dans l’affaire Navalny, une « dérive externe d’intimidation, de provocations » à la frontière avec l’Ukraine et une « dérive d’ingérence parce que la Russie essaie de porter atteinte à nos modes de fonctionnement démocratiques ».

 

Moscou a déployé plus de 100 000 soldats russes près de la frontière ukrainienne selon Bruxelles, pour qui Moscou pourrait bien préparer un prétexte pour entrer en Ukraine, comme en 2014 avec l’annexion de la Crimée. « Je ne crois pas à la volonté de la Russie de mener une action militaire contre l’Ukraine mais le fait de masser autant de troupes à la porte de l’Ukraine, à la frontière avec le Donbass, présente des risques d’accident, d’incidents et à ce moment-là de conflictualité », a estimé le ministre français des Affaires étrangères.

(Avec AFP)

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