Pour la seconde fois, en moins de quatre mois, l’imam Mahmoud Dicko, parrain de la CMAS, nous reçoit dans son tout-nouveau centre de Baco-Djicoroni, pour un entretien. C’était, dimanche dernier, en milieu de matinée. Interviou. Sans détour.
« Ya imam », salamou Aleykoum !
Salamou Aleykoum wa rahamatoulaye Wa barakatouhou Mollah Omar.
Depuis l’inauguration de votre centre, courant mars, par le Premier ministre, Moctar Ouane, on n’entend plus parler de vous. Comment occupez-vous vos journées ?
Mes journées sont rythmées par les prières et les tâches à remplir au sein de mon centre. Mais rassurez-vous : bientôt vous entendrez parler de moi.
Dans le domaine religieux ou politique ?
En politique, surtout !
Vous allez lancer votre parti politique ou reprendre votre combat politique, là où vous l’aviez laissé ?
Je reprendrai mon combat politique pour plus d’inclusivité dans les réformes politiques et institutionnelles en cours ; mais aussi, pour plus de justice sociale, d’équité pour nos populations, qui souffrent de la paupérisation.
Croyez-vous que vos adversaires politiques vont-ils vous laisser faire, après qu’ils vous aient accusé d’avoir trahi les idéaux du peuple malien portés par le M5-RFP ?
Ils n’ont pas le choix. Car, je suis revenu d’Arabie Saoudite auréolé de la gloire de Dieu. Et de Nioro du Sahel, requinqué en bloc par les bénédictions de « Acharafou Charafa ».
Le Mollah, je suis devenu irrésistible !
Et si quelqu’un tente de vous résister ?
Je le transformerai en chauve-souris ou en macaque.
Comment ?
Avec ce chapelet doré, je suis capable de transformer n’importe qui en chauve-souris ou en macaque. Alors, gare aux imprudents !
Avez-vous des nouvelles d’Issa Kaou Djim ?
Inconnu au bataillon ! C’est qui ce mec, au nom bizarre ?
Mais, votre beau-fils bien-aimé !
Je ne sais pas, si vous l’avez remarqué : j’ai même oublié son nom.
A quand remonte sa dernière visite dans sa belle famille ?
J’e n’en sais rien ! Il y a longtemps qu’il n’est pas passé à la maison.
Peut-on savoir pourquoi ?
Je lui ai interdit de fouler le sol de mon domicile.
Vous vous êtes rendu, récemment, à Nioro du Sahel où vous avez été accueilli par Bouyé Haïdara. A en croire, les mauvaises langues, l’accueil a été glacial. Est-ce vrai ?
C’est archi-faux ! J’ai toujours été bien accueilli à Nioro du Sahel par « Acharafou Charafa ». Toujours !
De quoi avez-vous parlé ?
Entre autres choses, de la situation politique du pays, de la souffrance du peuple malien et des réformes politiques et institutionnelles en cours.
Avez-vous décidé d’entreprendre quelque chose, ensemble, dans les jours à venir ?
Peut-être oui, peut-être non !
Peut-on en savoir davantage ?
Non !
Non ?
Non !
Etes-vous toujours en contact avec la junte militaire ?
Je n’ai jamais été en contact avec ces gens-là !
Ce n’est pas ce qu’un de vos proches nous a confié.
C’est qui ce prétendu proche ? Issa Kaou Djim ? Je sais que c’est lui ! Il est toujours prêt à raconter des cracs sur moi. Histoire de se venger, pour avoir été chassé de la CMAS.
Ce n’est pas Issa Kaou Djim.
C’est qui alors ?
Nous ne pouvons pas dévoiler nos sources.
Dans ce cas, apprêtez-vous à voir vos sources transformées, les jours à venir, en chauves-souris ou en macaques. Vous allez voir ce que vous allez voir !
Propos recueillis par Le Mollah Omar
Source: Canard Déchainé