Fief du président Félix Tshisekedi, la province du Kasaï-Central connaît de plus en plus en pénuries. Faute de routes, l’essentiel de l’approvisionnement se fait à vélo. La situation inquiète particulièrement le Programme alimentaire mondial, car la province est touchée par plusieurs types de malnutrition.
Avec notre envoyée spéciale à Kananga, Sonia Rolley
L’étude la plus récente réalisée par un partenaire du Programme alimentaire mondial dans le territoire de Luiza donne 60% de malnutrition chronique. Soit 10% de plus que la moyenne du reste du pays. Un nutritionniste du PAM parle d’une génération d’enfants sacrifiée, qui sera incapable de suivre des études et d’être compétitive à l’échelle du Congo.
Dans trois autres territoires, Dimbelenge, Demba et Dibaya, c’est la malnutrition aiguë qui est la plus préoccupante. Près de trois fois plus d’enfants en souffrent par rapport, là aussi, à la moyenne nationale. Principale conséquence : le risque de mortalité chez ces enfants est beaucoup plus élevé.
Le plus surprenant peut-être, c’est que l’insécurité alimentaire dans le Kasaï-Central est plus grave qu’en Ituri, une province encore largement en conflit. Et encore, cette situation pourrait être sous-évaluée. Il faudrait en effet mettre à jour les chiffres pour prendre en compte l’évolution de ces six derniers mois.
D’après le patronat et la société civile, les prix ont doublé sur les produits de première nécessité. Et la population n’a même plus les moyens d’acheter les maigres provisions qui se trouvent encore sur les marchés.