La réalisatrice Chloé Zhao a remporté ce dimanche 25 avril l’Oscar de la meilleure réalisatrice pour son film Nomadland qui remporte la statuette du meilleur long métrage. Elle est la première femme asiatique à remporter cette récompense. Mais en Chine, son pays d’origine, pas un mot n’est officiellement prononcé sur ce sacre historique. La réalisatrice paie des critiques passées contre le régime.
Avec notre correspondant à Pékin, Zhifan Liu
Ce lundi matin, alors que les médias du monde entier rapportaient la victoire historique de Chloé Zhao : son Oscar de meilleure réalisatrice accompagné de deux autres statuettes pour le meilleur film et la meilleure actrice pour Frances McDormand. La presse officielle chinoise quant à elle restait silencieuse sur le sujet. Pas une seule ligne n’est accordée à la réalisatrice née à Pékin il y a 39 ans.
Pourtant en mars dernier, le Global Times se targuait de la victoire de Chloé Zhao au Golden Globes. La scénariste était même qualifiée de « fierté de la Chine » par le quotidien nationaliste et porte-voix du Parti communiste chinois
À l’époque, les messages de félicitations pleuvaient par milliers sur les réseaux sociaux. Mais ce lundi matin, le nom de la lauréate est absent de Weibo, le Twitter chinois.
Mensonges omniprésents
Au lendemain de la cérémonie des Golden Globes, des internautes chinois avaient déterré un entretien de Zhao accordé en 2013 à Filmmaker où elle critique les mensonges omniprésents dans son pays de naissance.
Dans une autre interview accordée en mars dernier au site australien News.com.au, elle déclarait considérer désormais les États-Unis comme son propre pays. Des propos qui valent à Chloé Zhao d’être vue comme une traîtresse à sa nation par certains internautes chinois.
Son film Nomadland a aussi été pénalisé. Sa sortie en salle était prévue pour la semaine dernière mais depuis sa victoire au Golden Globes, le nom du film a également disparu d’internet et la promotion a été suspendue.
RFI
