Mohamed Ould Abdel Aziz avait convoqué la presse mercredi soir à Nouakchott. Depuis le 12 mars, l’ex-président et une douzaine de personnalités, dont deux de ses gendres et deux de ses anciens Premiers ministres, ont été inculpés de malversations financières, corruption, dilapidations et détournements de biens publics. Jusqu’à présent, l’ex-président a refusé de répondre aux juges, s’estimant couvert par son immunité d’ancien chef de l’État.
Avec notre correspondant à Nouakchott, Salem Mejbour
L’ex-chef de l’État mauritanien s’est exprimé pendant plus de trois heures pour argumenter le rejet des faits qui lui sont reprochés. Il s’est notamment insurgé contre la campagne de diabolisation dont il s’estime victime depuis qu’il a quitté le pouvoir en août 2019. « Quand on accuse quelqu’un, il faut qu’on mette le maximum, il faut qu’on fasse le maximum pour l’incriminer en passant par l’intoxication, en passant par des sites qu’on utilise, en passant par la presse nationale, la presse étrangère. L’objectif, c’est de m’incriminer », estime Mohamed Ould Abdel Aziz.
L’ancien président a été inculpé le 15 mars dernier avec une douzaine de personnes, dont deux de ses gendres et deux de ses anciens Premiers ministres. C’est la suite logique de la campagne de dénigrement, selon lui. « Je ne suis pas passible de poursuites, tout ce qui m’est reproché ne me concerne pas, se défend-il. Ce ne sont que des pures imaginations et des mensonges des gens qui disent qu’ils ont des comptes à régler avec moi parce que je les ai combattus pendant toute une décennie. Je parle de parlementaires, de l’opposition aussi, ils sont affiliés au système actuellement. »
L’ancien président s’est dit déterminé à prouver son innocence lorsque l’instruction en cours aboutira à un procès devant les juridictions compétentes.
RFI