L’engouement est tel dans ces communes qu’il faut se lever très tôt le matin pour avoir la chance d’être pris en charge par les agents chargés de l’enrôlement
Contrairement à la rive gauche de Bamako où notre équipe de reportage a fait un tour dans certaines mairies lundi dernier, l’affluence était au rendez-vous, ce mardi 27 avril 2021 sur les sites de l’autre rive de la capitale autour de l’opération spéciale d’enrôlement et de renouvèlement biométrique des nouveaux majeurs dans le cadre du Recensement administratif à vocation d’état-civil (Ravec).
Cette opération qui prend fin le mois prochain, vise à compléter et à consolider la «liste des potentiels électeurs».
Elle concerne essentiellement les personnes d’au moins 18 ans au 31 décembre 2020 et celles enrôlées en 2009 en tant que mineurs et qui n’ont pas de données biométriques (photo et empreintes) dans la base de données de la population. L’opération concerne donc les nouveaux majeurs.
En cette matinée de mardi, la cour de la mairie de la Commune VI, où notre équipe de reportage s’est rendue pour constater l’effectivité de l’opération, refusait du monde. Plusieurs personnes étaient venues pour se faire enrôler. Pour éviter les bousculades à l’intérieur de la mairie, les agents chargés de l’opération font attendre Rokia Diarra et d’autres demandeurs devant le portail de la cour.
Pour être parmi les demandeurs qui seront pris dans la journée par les agents recenseurs, il faut se lever très tôt le matin. C’est le cas de la jeune dame Assétou Cissé qui est venue après avoir pris son repas du jeûne, vers 4h30 du matin. Moussa Koné n’a pas eu cette chance. Il est venu aux environs de 9 heures du service et il a trouvé que la liste du jour était close. Il sera donc obligé de revenir le lendemain mais en se levant dès l’aube.
En Commune VI, l’équipe chargée de l’opération peut recenser quotidiennement 145 personnes et renouveler les données biométriques (photo et empreintes) de 81 à 95 individus. On se demande si à ce rythme tous les nouveaux majeurs demandeurs seront enrôlés pendant l’opération.
Les équipes d’enrôlement sont composées en principe de 11 agents. Cependant, la plupart travaillent dans les mairies dans des conditions difficiles. À l’image de l’équipe de Fatoumata Bah en Commune VI. Elle souhaite avoir un bureau plus large pour pouvoir bien travailler et recevoir un maximum de personnes. L’autre difficulté que l’équipe rencontre est que certains nouveaux majeurs se présentent sans leur récépissé. Pour pouvoir satisfaire ces personnes, l’équipe de Fatoumata Bah fait recours aux agents permanents du Ravec qui sont dans les mairies.
La cour de la mairie est envahie par les jeunes qui patientent avant de se faire enrôler
À la mairie de la Commune VI, nous sommes tombés sur Diarrahouie Traoré qui vient de se faire enrôler.
Elle explique avoir fait son recensement pour éviter tout problème au niveau de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS). Après le décès de son mari, elle est en train de réunir les documents pour pouvoir toucher la pension du défunt.
Notre interlocutrice, qui tient son récépissé dans sa main, doit retourner à la mairie dans une semaine pour récupérer sa fiche descriptive individuelle, qui joue le rôle de carte Nina (Numéro d’identification nationale) en attendant d’avoir le précieux sésame.
Contrairement à l’équipe de la Commune VI, celle de la maire de la Commune V travaille dans une salle assez confortable. Ici, l’affluence était plus ou moins grande au moment de notre passage vers 10 heures. L’équipe chargée de l’opération peut recenser plus de 100 personnes par jour et renouveler les données biométriques (photo et empreintes) de 40 à 50 individus.
La première responsable de ce site, Tènèba Keïta, n’a pas signalé de problèmes majeurs. Elle a saisi l’occasion de notre présence pour inviter nos compatriotes à se faire enrôler, soulignant de passage l’importance de la carte Nina dans nos actes de tous les jours.
Il convient de souligner que dans ces deux mairies, les sites permanents du Ravec fonctionnent également bien. Ce qui permettra d’ici la fin de cette opération de recenser un nombre important de nos compatriotes non encore enrôlés et de compléter les fichiers électoraux avant les prochaines échéances électorales. La légitimité de nos élus passera nécessairement par là.
Pour rappel, une personne non encore enrôlée doit fournir son acte de naissance aux agents chargés de l’opération pour son recensement. Quant à la personne déjà enrôlée mais qui n’a pas sa photo et ses empreintes dans la base de données, celle-ci doit se présenter tout simplement avec son récépissé.
Bembablin DOUMBIA
Source: Essor