Après près de deux mois de suspension, le trafic reprend timidement entre la ville de Beni et celle de Kasindi, à la frontière ougandaise. Les commerçants et les camionneurs avaient décidé de ne plus emprunter ce tronçon suite aux multiples cas d’attaques armées attribuées aux combattants de l’ADF. L’Armée annonce avoir pris de nouvelles dispositions pour une meilleure sécurisation de cette route vitale pour l’économie de la région, sur place les taximen et d’autres usagers de la route se montrent prudents.
Avec notre envoyé spécial à Beni, Patient Ligodi
Cellule de Mupanda, commune de Ruwenzori, c’est ici que stationnent les véhicules qui viennent de Kasindi, la frontière avec l’Ouganda.
Le parking peine à retrouver son ambiance d’antan. Les chauffeurs ont un mauvais souvenir de la Route nationale N°4. « Cela fait deux mois que nous avons perdu un chauffeur vers le village de Mighende. Il s’en était suivi d’autres drames. Des véhicules étaient attaqués, d’autres incendiés. Mais bien avant, cette route avait toujours été dangereuse ».
Affamés, certains s’aventurent tout de même. « Quand tu vois un taxi-moto prendre le risque, c’est à cause de la faim. Quand tu n’as rien à laisser à la maison alors tu tentes le tout pour le tout. C’est un suicide. C’est se livrer. Si tu rentres vivant alors tu glorifies Dieu ».
Du côté de l’armée, on tente de rassurer. Le général-major Peter Cirimwami est commandant de l’opération Sokala 1. « Nous sommes en train de dégager la route. Nous avons placé des positions fixes. Nous plaçons des jalonnements avec un camion qui est pré-positionné pour des interventions rapides ».
Sur ce tronçon, une dizaine de personnes dont quatre chauffeurs ont été tués dans des attaques armées depuis le début de l’année.
RFI