Ceux qui ont concocté le plan machiavélique pour coopter Dr Boubou Cissé comme porte étendard du parti URD peuvent encore rêver . ce débat est loin de terminer mais certains cadres très avisés du parti sonne la fin de la récréation . c’est le cas de l’élu communal Moussa Sey Diallo
Depuis le 25 décembre 2020 le parti de la poignée de main s’est retrouvé sans président et sans candidat naturel. En effet à cette date le président Soumaïla Cissé, celui-là même dont la promotion avait suscité la formation du parti, a été rappelé auprès de l’éternel. Alors l’URD qui avait été mise sur fonts baptismaux en 2003 pour l’amener à diriger le Mali, s’est du jour au lendemain vue orpheline avec des questions multiples à résoudre. Le président Soumaïla Cissé, après avoir énormément encaissé des coups, était parvenu à avoir la confiance d’une grande majorité de maliens. Son leadership était désormais avéré, et beaucoup pensaient qu’il était l’homme qui pouvait sérieusement rassembler un peuple brisé pour une reprise en main parfaite de la nation. Mais le destin en a décidé autrement.
Alors le parti URD se devait de surmonter cette nouvelle épreuve, qui venait s’ajouter à un triste chapelet d’évènements terribles. Il importe ici de rappeler que le parti avait assisté à des décès successifs de certains cadres en son sein qui comptaient, des faits qui avaient été précédés par un rapt inattendu du président Soumaïla Cissé qui était en campagne pour les législatives dans son fief électoral de Niafunké. Et un peu plus de deux mois après avoir recouvré sa liberté, le président nous quitta définitivement. Mais il avait façonné un parti, qui avait su tenir durant ces moments durs.D’abord pendant le kidnapping le parti URD n’a pas faibli un seul moment, il s’est même affirmé avec honneur grâce aux militants qui ont doublé d’engagement. Pour la première fois le parti s’est positionné en tête à Bamako, aussi le président Soumaïla a été élu au premier tour dans sa circonscription. Malheureusement les tripatouillages, et autres malversations malsaines ont terni ces élections, et ont fini par courroucer le peuple, d’ailleurs les conséquences ont eu raison du régime en place. Concomitamment aux activités électorales les militants se sont battus pour la libération de leur leader, leur ferveur dans ce combat a été une première au Mali par son intensité, par la méthodologie pratiquée, et par la pertinence et l’efficacité des initiatives. Enfin après le décès du président le parti a su garder toute sa cohésion et toute sa dignité.
Le parti URD a commencé sa relance en organisant les funérailles de son président. Des obsèques qui ont prouvé la grandeur de l’œuvre d’un homme qui n’a pas vécu pour rien. L’URD a montré à travers les actes posés que le président Soumaïla a su rassembler des hommes convaincus dans une organisation qui va au-delà de chaque individu. En bloc, avec respect et honneur, le peuple URD a accompagné son leader en sa dernière demeure. Ensuite le parti a décrété quarante jours de méditation et de prières qui ont été largement suivis par les militants et au-delà. Puis une rencontre de reprise politique a été organisée, ou l’ordre du jour unique a été la lecture du discours stratégique du 1er vice-président Pr Salikou Sanogo. Un discours qui a annoncé la mise en place des commissions de réorientation qui doivent définir l’après Soumaïla. Entre-temps le 03 avril 2021, la fédération de Bamako a fait une démonstration de mobilisation au palais de la culture lors de sa rentrée politique. Le Week end qui a suivi les fédérations régionales ont aussi mobilisé localement. Des activités qui ont suffisamment prouvé la vitalité et l’ancrage du parti. Depuis le samedi 24 avril 2021 l’URD a décidé d’organiser un atelier de restitution et de validation des travaux de réflexion et d’orientation stratégique à partir des éléments fournis par les commissions. Les discussions, lors de ces journées d’atelier, permettront d’établir avec clarté la voie à suivre pour ce parti, qui aujourd’hui, suscite de l’espoir, mais aussi des inquiétudes auprès des maliens.
Présentement on entend beaucoup de rumeurs concernant l’URD. On y fait adhérer des personnalités, on y désigne des candidats. Aussi beaucoup pensent qu’après le président Soumaïla Cissé, personne à l’URD n’a les capacités requises pour être candidat du parti.
Pourtant l’URD est incontestablement considérée comme faisant partie des plus grands partis du pays. Elle est étiquetée comme la mieux organisée des partis. Donc lorsqu’une telle structure se trouve sans leadership avéré les supputations peuvent pleuvoir. Surtout lorsque le parti reçoit des adhésions de grandes personnalités, et que d’autres tournent tout autour.
Il y’a deux mois Mamadou Igor Diarra y a apporté armes et bagages. Il y est venu par reconnaissance selon lui-même, et sans aucune prétention. Le parti l’avait aidé à avoir les signatures nécessaires pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle de 2018. Il avait terminé par comprendre la nécessité de militer dans un grand parti pour pouvoir s’élever politiquement, et surtout il avait compris qu’un seul individu ne pouvait supporter une entité politique. Pour certaines opinions, à l’interne, comme à l’externe, l’ancien leader du MEA est dans une stratégie. Il veut juste se faire adouber par l’URD. Pour certains de l’intérieur, son discours de reconnaissance est bien rodé, mais ces derniers gardent une amertume. Ceux-ci veulent comprendre pour quelles raisons, Mamadou Igor a refusé de donner des consignes de vote en faveur de Soumaïla Cissé en 2018, malgré les signatures fournies sans aucune condition ? Certainement ces rancunes se dissiperont, comme il a maintenant décidé de venir apprendre à l’école de l’URD. Nous sommes persuadés qu’il saura désormais poser les meilleurs actes en pensant aux retombées futures. Il s’était lancé par passion, se faisant entouré par quelques copains, et par des copains des copains, là il rentre dans le monde véritable de la politique et dans une structure qui lui permettra de dénicher les détails, de mesurer les moindres impacts, et de savoir bien sûr s’armer de patience, le maitre mot en matière politique. On peut être un grand et excellent commis de l’Etat, sans être forcement un as en politique. Certainement l’école de l’URD le transformera en un homme politique valable, pas seulement au Mali, même au-delà, s’il arrive à se donne le temps et l’humilité nécessaire, des facteurs importants pour toute construction humaine.
En dehors des nouveaux arrivants, dont Mamadou Igor Diarra, est le symbole marquant, nous entendons des échos qui nous rapportent que le PM Dr Boubou Cissé serait séduit par l’organisation et la solidité de l’URD. Voilà un homme qui, ces derniers temps, a beaucoup été vu au Mali. Il a aussi beaucoup vu étant au cœur de la machine Mali. Il est jeune et certainement brillant. L’URD serait honorée d’accueillir un tel jeune cadre en son sein. Mais les rumeurs nous révèlent aussi qu’il veut surtout venir chez nous pour être candidat. Certes il a aujourd’hui pu avoir une carrure d’homme d’Etat. Mais pour être le candidat du parti de la poignée de main quelques éléments joueront en sa défaveur. En effet il n’est pas encore un véritable homme politique. En plus il ne connait pas les hommes et la culture du parti. Et surtout il a servi à un niveau élevé, le pouvoir qui vient d’être honni par un peuple qui n’a pas encore oublié. Enfin les contestations et les rancœurs en son endroit sont encore brûlants.
Par ailleurs l’actuel président du patronat malien Amadou Diadiè Sankaré est aussi devenu membre de l’URD. On entend dans les coulisses des démarches effectuées par le Dr Ahmed Sow, l’ami et le frère de feu Soumaïla Cissé, l’ancien ministre d’ATT. A ces grands cadres connus, d’autres moins connus dans les communes urbaines et rurales, des élus, et anciens élus sont en train de rejoindre le parti. Des hommes qui serviront à supporter les institutions et le candidat prochain du parti dans l’application du programme du parti, en apportant aussi leurs expériences à la construction nationale.
Cet engouement à l’égard du parti de la poignée de main est surtout dû à sa stabilité. Malgré les déboires, personne n’a entendu de démission, personne n’a vu ou entendu des gestes ou paroles déplacés entre les cadres. Les débats se font houleux, au bord souvent de la rupture, mais chacun sait quand est ce qu’il faut s’arrêter. Les générations se côtoient s’empoignent mais dans le raisonnable. Les moyens financiers, depuis le rapt du président, jusqu’à aujourd’hui quatre mois après son décès, n’ont pas été un problème majeur. Le parti est arrivé à maintenir ensemble des anciens haut cadres, ministres, directeurs généraux, à côté d’anciens élus, députés, maires, et ceux-ci à coté de petits fonctionnaires, de petits et grands commerçants. La diversité est une force de ce groupe politique qu’est l’URD.
Comment peut-on encore s’évertuer à se questionner si un tel mastodonte est capable de sortir un candidat pour une élection présidentielle ?
Ce n’est pas le poste qui fait l’homme, mais c’est l’homme qui fait le poste. Qui pouvait, à l’époque, imaginer qu’un simple lieutenant, qui parlait en public avec grande peine, allait suffisamment remplacer le grand panafricaniste, fondateur de la république du Mali, le président Modibo Keita ? Avant 1991 ATT même allait difficilement croire qu’il serait celui qui prendrait la place du puissant, et célèbre général président, Moussa Traoré. Sincèrement qui aurait cru que le président IBK, celui-là même qui a été presque plébiscité en 2013 par les maliens, serait remplacé par un officier à la retraite ? Si on donnait son nom à l’avance, qui l’aurait validé ?
Beaucoup de grands hommes qui ont marqué le monde, sont montés sur scène en catimini, presqu’incognito. Alors dire que l’URD n’a pas en son sein d’hommes présidentiables
équivaudrait à dire que le président Soumaïla Cissé était à la tête d’une communauté de pantin.
Si cela était vrai, ce parti ne serait pas là où il est présentement. Si seules les capacités de mobilisation de fonds suffisaient, il y’a des chefs de parti, qui sont plus riches que Soumaïla, pourtant leurs structures ne valent pas mieux que l’URD. Si seul l’argent suffisait, ceux qui, avec leur argent, seront heureux de répondre à l’appel de l’URD n’existeraient pas. Ce sont des hommes qui ont fait les documents ensemble à l’URD, ils ont fait les discours ensemble, ils ont écrit la vision programme ensemble, l’URD est une conjugaison, certes la touche de Soumaïla y a été énorme, mais sans les autres cela n’allait rien donner aussi.
Aujourd’hui l’URD continuera avec des leaders comme Amadou Djadjiri Cissé, ancien ministre, ancien vice-président de l’Assemblée nationale ; Gouagnon Coulibaly, ancien vice-président de l’Assemblée nationale ; Racine Thiam, ancien candidat à l’élection présidentielle, ancien Directeur de la cellule de communication de la présidence de la république ; Me Demba Traoré, ancien ministre, ancien député, ancien conseiller municipal. Ces jeunes cadres sont parmi d’autres, ils ont fait ce parti et ont accepté de se mettre en sourdine, pas par incompétence, mais pour la réussite d’un projet commun pour le Mali. Si le président Soumaïla gagnait les élections, eux, et d’autres tels que Dr Madou Diallo, Ibrahim Ikassa Maïga, Kader Maïga, Abdrahamane Diarra et beaucoup d’autres allaient gérer avec lui son programme, et après personne n’allait parler d’envergure les concernant.
L’URD est une chance pour ce pays, une chance de cohérence, une chance de stabilité, une équipe ouverte, disciplinée, et outillée qui a pour objectif d’implémenter une vision limpide et efficace pour un essor certain du Mali.
Chaque malien doit contribuer à ce que cet instrument formidable crée par un patriote engagé puisse servir une nation meurtrie.
Moussa Sey Diallo, élu URD
Source: Sud hebdo