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RDC: des irrégularités observées sur les paies d’agents de l’État

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Une centaine d’arrêtés avait été pris par le ministère de la Fonction publique, entre 2018 et 2019. Ils devaient permettre d’intégrer près de 800 000 fonctionnaires qui n’avaient jamais été immatriculés et payés, ce que l’on appelle les nouvelles unités. Mais à ce jour, un dixième seulement de ces nominations a été déclaré conforme et certifié par la direction de gestion de la base de données numériques qui tente de créer un fichier de référence de l’administration publique.

Avec notre envoyée spéciale à KinshasaSonia Rolley

Selon le patron de la base de données, beaucoup de personnes mentionnées dans ces arrêtés n’ont jamais rejoint leur administration d’affectation. À en croire un conseiller du principal ministre mis en cause, Michel Bongongo, il s’agissait non seulement d’intégrer les nouvelles unités, mais aussi tous ceux à qui s’étaient vus promettre à l’époque des accords de paix de Suncity en 2002 d’intégrer l’administration publique.

Ce conseiller dément toute malversation de la part du ministre qui n’aurait pas pris une centaine, mais une soixantaine d’arrêtés seulement. Il dénonce « une mafia » au niveau des secrétaires généraux des ministères qui préparaient les listes et qui n’hésitaient pas à y ajouter les noms de membres de famille et de partisans de partis politiques. Selon ce conseiller, Michel Bongongo aurait lui-même supervisé des opérations de contrôle à Kinshasa avec la mise en place d’une commission ad hoc pour empêcher le recrutement de ces agents fictifs.

Contrôle difficile en province

En province, toujours selon ce proche, il était presque impossible de faire le même type de contrôle, faute de moyens. Plusieurs experts de ce secteur estiment néanmoins que ces arrêtés sont d’autant plus litigieux qu’ils ont été pris pour la plupart juste avant les élections de 2018, créant une opportunité pour la coalition à l’époque au pouvoir de sécuriser des centaines de milliers de voix, sur la base de la promesse d’être un jour payé par l’État.

L’intersyndicale de la fonction publique dénonce elle aussi des fraudes dans l’élaboration de listes d’agents sur ces arrêtés. Mais elle insiste pour que ces arrêtés soient rendus publics afin de permettre aux véritables agents d’être informés de leur régularisation. L’intersyndicale insiste également sur la nécessité de vérifier par un contrôle physique la réalité de ces 800 000 agents.

RFI

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