Dans un discours enregistré, le président Félix Tshisekedi a demandé à la population, à la classe politique et même aux médias de soutenir les efforts des forces de sécurité. Il a décidé de leur donner le pouvoir et de suspendre les autorités et la justice civile. Le tout officiellement pour mettre fin aux massacres qui sévissent dans ces deux provinces en conflit.
Avec notre envoyée spéciale à Kinshasa, Sonia Rolley
Le président Tshisekedi a signé deux ordonnances qui précisent les conditions de mise en œuvre de cet état de siège. Les gouverneurs et les assemblées provinciales continueront de toucher tous leurs avantages sociaux, mais à compter du 6 mai, ils perdent le pouvoir au profit d’un gouverneur militaire et d’un vice-gouverneur issu des rangs de la police.
On ne connait pas encore les noms des différents officiers nommés, mais ils vont disposer de pouvoirs considérables. Depuis les perquisitions de jour et de nuit, les interpellations en passant par l’interdiction de publications ou même de la circulation des personnes.
La justice civile est elle aussi suspendue. C’est la justice militaire qui sera appelée à juger tous les crimes dans ces deux provinces. Les immunités accordées aux officiels seront suspendues pendant cette période, a-t-on également appris à travers ces ordonnances.
Ces mesures sont temporaires, l’état de siège devrait durer un mois et être renouvelé tous les 15 jours. Dans son message, le président Tshisekedi a dit être engagé à trouver « une solution définitive à la situation inacceptable » de l’Est. « Aucun Congolais ne devrait rester indifférent », a déclaré le chef de l’État. Il a également assuré avoir instruit le gouvernement pour que les forces de sécurité bénéficient de tout le soutien logistique nécessaire aux opérations.
RFI