Comme on pouvait s’y attendre, l’Inde a réagi favorablement à la possibilité de lever temporairement les brevets protégeant les vaccins contre le Covid-19. C’est ce pays qui avait, avec l’Afrique du Sud, fait cette requête en octobre devant l’Organisation mondiale du commerce. L’Inde est l’un des plus grands producteurs de médicaments génériques et de vaccins au monde, mais même si la levée des brevets arrive, il faudra du temps pour qu’elle produise des effets dans le pays.
Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
L’Inde est le premier fabricant de médicaments génériques du monde et devrait être cette année le deuxième producteur de vaccins anti-Covid-19. Mais l’essentiel des doses est issu d’une seule compagnie, Serum Institute of India, qui produit le vaccin d’AstraZeneca sous licence.
Si les brevets sont levés, beaucoup d’autres compagnies devraient se lancer dans la course. Les capacités sont là : pour preuve, des fabricants indiens ont récemment signé des accords pour produire les vaccins de Johnson & Johnson et de Sputnik V, sous licence également. Le lancement de la manufacture hors licence prendra cependant de longs mois, et les laboratoires inventeurs devront également partager certains savoir-faire et technologies pour accélérer cette transition.
L’Inde devait être le premier fabricant de doses pour les pays africains, à travers le programme Covax, mais face à la violente deuxième vague qui frappe le pays, New Delhi a cessé les exportations pour accélérer son programme de vaccination national. C’est la Chine et la Russie qui volent donc au secours du continent.
RFI