La Synergie des sections syndicales des surveillants de prison a déposé, le lundi 3 mai 2021, un préavis de grève de 10 jours sur la table du gouvernement. Les syndicats des surveillants de prison, au nombre de trois, exigent l’application de l’article 148 de la loi n°2016-031 du 07 juillet 2016 portant Statut des Fonctionnaires du Cadre de la Surveillance des Services Pénitentiaires et de l’Education Surveillée. En outre, les syndicalistes veulent l’application immédiate du protocole d’accord signé entre le gouvernement et la Synergie des sections syndicales des surveillants de prison en date du 11 décembre 2020. A défaut d’avoir gain de cause, les surveillants de prison menacent d’observer une grève de 10 jours à compter du 24 mai 2021.
Dans leur préavis de grève en date du 3 mai 2021, les syndicats des surveillants de prison affiliés à l’UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali), à la CSTM (Confédération syndicale des travailleurs du Mali) et à la CDTM (Centrale démocratique des travailleurs du Mali) ont rappelé que des engagements avaient été pris par le Président de la République à l’occasion de la fête de l’armée de 2017 annonçant, expressément dans son discours, l’alignement des surveillants de prison aux avantages accordés aux Forces de défense et de Sécurité. A ce jour, les surveillants de prison constatent le retard et la lenteur dans la mise en œuvre des articles 145, 148 et 149 de la loi n°2016-031 du 07 juillet 2016. L’article 148 de cette loi stipule que « la liste des primes et indemnités, leur taux, ainsi que les conditions et modalités de leur octroi sont déterminés par décret pris en conseil des ministres ». « Considérant le retard et la lenteur dans la mise en œuvre du protocole d’accord du 11 décembre 2020 signé entre le Gouvernement et la Synergie des Sections syndicales des surveillants de prison, les syndicats des surveillants de prison, unis en synergie d’action, décident d’observer une grève de 240 heures (10 jours) ouvrables allant du lundi 24 mai inclus au vendredi 07 juin 2021 inclus si la revendication ci-après n’est pas satisfaite : l’application immédiate du protocole d’accord signé entre le gouvernement et la Synergie des sections syndicales des surveillants de prison en date du 11 décembre 2020 », révèle le préavis de grève des surveillants de prison. Pour la bonne exécution de la grève, les syndicalistes ont donné des consignes à travers une lettre circulaire que nous avons en copie. Ainsi, en application de la loi n°87-47 du 10 août 1987 relative à l’exercice du droit de grève dans les services publics, le comité stratégique de la Synergie des Sections Syndicales des Surveillants de Prison invite l’ensemble de ses militants à respecter le principe du service minimal pendant les périodes de grève. Ainsi, pendant les périodes de grève, ajoute la lettre circulaire, il est recommandé aux fonctionnaires du Cadre de la Surveillance des Services Pénitentiaires et de l’Education Surveillée une présence massive en tenue sur les lieux de travail (établissements pénitentiaires) afin de renforcer le dispositif sécuritaire. « La grève se manifestera dans tous les établissements pénitentiaires ainsi qu’il suit : Arrêt des visites sociales et familiales ; Arrêt des extractions judiciaires et administratives ; Arrêt des transfèrements judiciaires et administratifs ; Arrêt des consultations médicales extérieures sauf les cas d’urgences ; La non-exécution des mandats de justice et des ordres de libération ; Arrêt de traitement des courriers à l’arrivée et au départ ; La réception des plats extérieurs se déroulera de 08h à 13h ; Les expirations de peine seront exécutées. Dans les services administratifs centraux, régionaux et subrégionaux de l’Administration Pénitentiaire, elle se manifestera par l’arrêt complet du travail. Aucune décision de justice ne sera exécutée du début à la fin de ce processus de grève », souligne la lettre circulaire des syndicalistes : le Commandant Abdoulaye FOFANA du syndicat des surveillants de prison affilié à l’UNTM, le Lieutenant Daouda KONATE du syndicat des surveillants de prison affilié à la CDTM et le Commandant Ladji Ousmane Touré du syndicat des surveillants de prison affilié à la CSTM.
Aguibou Sogodogo
Source: Le républicain mali