Des négociations préliminaires pour une normalisation des relations entre la Turquie et l’Égypte ont pris fin jeudi au Caire. Au terme de deux jours de pourparlers entre vice-ministres des Affaires étrangères, les deux parties ont convenu d’évaluer les résultats de cette première prise de contact et des suites à donner. Les relations entre Ankara et Le Caire sont tendues depuis la destitution du président Frère Musulman Mohamad Morsi en 2013.
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
L’Égypte et la Turquie, en froid depuis une décennie sur fond notamment de tensions géopolitiques en Méditerranée orientale, ont amorcé un réchauffement diplomatique qui s’annonce toutefois lent tant la méfiance entre les deux pays reste profonde.
Les deux pays reviennent de loin: les relations s’étaient très fortement dégradées après la destitution en 2013 du premier président démocratiquement élu d’Égypte, Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans et soutenu par la Turquie.
Mais ces deux alliés des États-Unis, qui subissent des pressions croissantes de Washington depuis le départ de Donald Trump, cherchent à apaiser les tensions avec leurs voisins, dans une région qui a été ces dernières années le théâtre de vive lutte d’influences entre puissances régionales.
La Libye, un sujet sensible
« Les discussions étaient franches et approfondies », dit le communiqué final, rapporte notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti. Sur l’asile aux Frères musulmans, la diplomatie turque a dû souligner la baisse de ton à l’égard du pouvoir égyptien des chaînes de télé satellitaires de la Confrérie émettant d’Istanbul suite aux directives d’Ankara. Pour le gaz de Méditerranée orientale, Ankara peut avancer la désescalade qu’elle a récemment entrepris avec la Grèce.
Si un terrain d’entente peut être trouvé sur ces deux questions, la Libye reste par contre une pierre d’achoppement. La Libye, pays déchiré depuis une décennie par les conflits et où la Turquie et l’Égypte soutiennent deux camps opposés. La Turquie a refusé, à la veille de l’arrivée de sa délégation au Caire, de retirer ses forces de Libye.
Mais depuis la nomination en mars d’un nouveau Premier ministre libyen, Le Caire comme Ankara se sont montrés plus ouverts à un règlement politique à Tripoli.
L’Égypte qui s’est rapprochée du nouveau gouvernement libyen exige le départ de toutes les forces étrangères du pays avec lequel elle partage une frontière de plus de mille kilomètres.
RFI