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Messe du pape pour la Birmanie : la gratitude de la religieuse à genoux

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Le pape François a célébré ce week-end une messe pour la Birmanie. Un geste de solidarité qui a été accueilli chaleureusement dans le pays où près de 800 personnes ont été tuées par les forces de sécurité depuis le coup d’État du 1er février.

De notre correspondante à RangounJuliette Verlin

Dans sa clinique de la ville de Myiktyina, sœur Ann Rose Nu Tawng a pris une pause entre deux patients pour assister à la messe donnée par le pape : « On m’a dit qu’à cette occasion, mon livre serait distribué. Je souhaite exprimer ma gratitude au pape François et aux citoyens de Rome, au nom de la Birmanie. »

Depuis qu’elle s’est agenouillée devant la police pour demander l’arrêt des combats, début mars, sa photo a fait le tour du monde.

« Que votre mission réussisse »

Aujourd’hui, les manifestations en Birmanie sont devenues plus rares devant la violence de la répression et certains jeunes de la communauté de soeur Ann Rose ont rejoint les armées ethniques rebelles pour espérer vaincre l’armée birmane par la voie des armes.

« Je suis fière d’eux, et je respecte le choix de ces jeunes qui vont risquer leur vie pour protéger le peuple et se battre pour la liberté. Prenez soin de vous. Que votre mission réussisse. Que Dieu vous bénisse et vous protège. »

Soeur Anne Rose Nu Tawng continue son travail et espère que les dirigeants religieux de toute confession continueront à soutenir la Birmanie.

La guerre civile s’étend à l’État Chin

Ces derniers jours, de violents combats ont éclaté dans la ville de Mindat, dans le nord-ouest de la Birmanie. Lors de son assaut sur Mindat, l’armée aurait utilisé des civils comme boucliers humains afin de briser la résistance des habitants et dissuader les milices de riposter, rapporte le quotidien The Irrawaddy. Les quelques 40 000 habitants de cette ville dans l’État Chin vivent terrés dans leurs maisons.

Car malgré la loi martiale instaurée par l’armée, les affrontements n’ont pas cessé entre les combattants de la milice locale « Chinland Defence Force » et l’armée birmane. Les milices n’ont que des armes artisanales pour se défendre alors que la Tatmadaw s’appuie sur de l’artillerie lourde et tire sur les habitants depuis des hélicoptères.

Samedi, l’ambassade américaine a dénoncé l’usage d’armes de guerre contre des civils. C’est « une nouvelle démonstration à quel point l’armée est prête à s’abaisser pour se maintenir au pouvoir », a dit sur Twitter l’ambassade, rejointe par l’ambassade britannique qui a jugé que la violence à Mindat « ne peut être justifiée ».

Demain mardi 18 mai, l’ONU doit étudier un projet de résolution qui prévoit « une suspension immédiate » de la vente d’armes à la Birmanie appuyée par l’Union européenne, le Royaume-Uni et les États-Unis. Cette résolution risque toutefois d’être bloquée par la Chine.

RFI

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