Accueil Politique UNTM en grève : faut-il parler d’un lundi noir au Mali ?

UNTM en grève : faut-il parler d’un lundi noir au Mali ?

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Après l’échec des négociations avec le gouvernement de transition, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a mis en exécution, lundi 17 mai 2021, sa grève générale de 96 heures, soit 4 jours. Reconductible, avant d’être transformée en illimité. Plusieurs administrations ainsi que des citoyens ont commencé à sentir les effets de ce mouvement de grève.

Les administrations publiques, les Impôts, les Douanes, les Banques et établissements financiers, sont, pour la plupart, restés fermées ce lundi 17 mai 2021 en raison de la grève de la plus grande centrale syndicale du pays, UNTM. Une grève qui occasionnera « une perte estimée à plus d’une vingtaine de milliards de FCFA », selon Modibo Mao Macalou, rapporté par Studio Tamani.

Une véritable paralysie

Cet arrêt de travail a paralysé les activités de plusieurs services du pays. Si dans certaines structures, la fermeture des services est complète, dans d’autres, le service minimum est assuré. Des services de santé, du trésor, de la douane, des Banques ainsi que des établissements financiers du pays ont connu ce débrayage. Ces structures resteront fermées pendant les périodes de grève, à moins qu’une issue favorable ne soit trouvée entre l’UNTM et le gouvernement de transition.

À la Banque Nationale pour le développement agricole (BNDA) de Kalaban-Coro, à part quelques agents de sécurité devant l’établissement, toutes les portes étaient verrouillées ce lundi matin. Selon un agent de sécurité contacté sur place, toutes les banques (publiques et privées) observent le mot d’ordre, excepté la Bank of Afrika (BOA).

Dans certaines banques, on constate pourtant le non-fonctionnement de certains GAB. Il s’agit de la lenteur des opérations ou le rejet temporaire des cartes magnétiques.

Dans les mairies du district de Bamako, notamment celle de Kalaban -coro, où nous nous sommes rendus, le service minimum est assuré. Il s’agit des copies des actes de naissance et les légalisations des actes administratifs, même si ceci se fait en catimini.

À Ségou, selon Emmanuelle Théra de Soudan Infos, « la ville de Ségou est complètement paralysée par l’effet de la grève. Tous les travailleurs sont à la maison même si quelques services ont observé la règle du service minimum ».

Un mouvement de grève qui fait plus de mal que de bien

Plusieurs services du pays sont impactés négativement par cet arrêt de travail. Une situation qui touche de nombreux usagers de ces structures.

Dans un désespoir total, Kalifa Danté ne possédant pas une carte magnétique pour des opérations au GAB, s’est vu dans l’obligation de reporter ses activités de jardinage pour lesquelles il devrait recruter dix (10) ouvriers. Désemparée, Bintou Sidibé semble ignorer à quel saint se vouer. Cette jeune secrétaire avait prévu d’effectuer une opération bancaire afin d’acheter ses condiments. Mais elle apprend cet arrêt de travail une fois à la banque.

Un non-événement pour des syndicats

Cette grève, bien que concernent tous les syndicats affiliés à l’UNTM, reste un non-événement pour d’autres syndicats. Tel est le cas des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016.

Malgré le déclenchement de la grève par l’UNTM, toutes les écoles sont restées ouvertes. En tout cas, c’est ce qu’on a constaté ce matin. En effet, ce mouvement de grève reste, selon des enseignants, une menace contre l’article 39 de ce collectif d’enseignants. Toutefois, les enseignants semblent prêts à lutter pour « arracher leur droit ». Certains ont comme slogan, « on harmonise tout, ou on n’harmonise rien. »

L’UNTM dénonce le non-respect des engagements pris par le gouvernement de transition à travers le Procès-verbal de conciliation de février 2021.

Bakary Fomba

SourceSahel tribune

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