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France/Afrique: la menace sous le visage de la charité ?

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Le Sommet de Paris : une nouvelle mascarade qui permettra davantage à d’autres puissances comme les alliés européens et américains de mettre le couteau sous la gorge de l’Afrique.

Les médias mainstream ont des versions assez variées de ce sommet. Certains titres disent que les États africains ont besoin d’argent pour la lutte anti-terroriste, d’autres parlent d’une demande de l’Afrique à accélérer la vaccination, et encore d’autres de la relance économique africaines qui a reçu un grand coup suite à la pandémie mondiale. Bref, les avis sont visiblement variés, mais il est clair que ce rideau économique cachait les vrais intentions européennes et même américaines.

Dans le numéro de Zoom Afrique du 18 mai, nous avons surtout relayé les avis de plusieurs experts qui se sont exprimés par rapport à ce Sommet au volet soi-disant économique. Pour rester dans le ton économique, il est clair que la seule manière de voir l’émergence économique en Afrique, c’est d’abord et avant tout suite à une indépendance monétaire et défensive. Les différents systèmes financiers mis en place pour entretenir l’indépendance des États africains vis-à-vis de l’Occident est un coup qui est bien pire que la pandémie mondiale.

Mais ce Sommet avait tout de même un autre visage. Vu les États africains qui y étaient invités, on aurait pu constater la présence d’autres États qui n’avaient strictement rien à voir avec les pré-carré français, comme entre autres le fameux Mozambique auquel la France accorde un intérêt particulier, l’Éthiopie, le Soudan. Lors de ce Sommet, le terme de « New Deal » a souvent été mentionné. Mais s’agissait-il d’un New-Deal « économique » ?

Ce Sommet avait plus l’air d’être une réunion pour des « arrangements » sous peine de menace en cas de refus.

Dans le numéro de Zoom Afrique de hier, certains experts avaient mentionné une tentative d’expansion et de rétablissement de la Françafrique grâce à ce sommet. Mais cela est peu probable vu que la Françafrique n’existe plus depuis la mise en place de la nouvelle stratégie américaine de reconquête de l’Afrique.

C’est pourquoi nous pouvons constater la présence de certains pays comme l’Éthiopie qui continue de repousser les ingérences étrangères quant à la gestion de sa politique intérieure et le Mozambique qui a tenu en échec le plan d’occupation de son pays.

Un New Deal, certes, mais à quel prix ? Il est clair que la menace est visible et que les pays invités ont plus l’air d’être exhortés à se plier aux diktats et adhérer aux futurs plans de déstabilisation des régions en Afrique. Sinon, beaucoup de pays d’Afrique auraient besoin d’une relance économique malgré que les sommes proposées et même qui sont plutôt ridicules et couvriraient à peine certaines dépenses sur le continent.

La veille, le président français Emmanuel Macron avait annoncé l’effacement de la dette soudanaise et ce n’était pas anodin. Cet effacement de la dette est surtout dû à sa position stratégique par rapport à l’Éthiopie, l’Érythrée, la Centrafrique, le Tchad et dans un proche avenir, l’Égypte et le Soudan du Sud.

Le président sénégalais Macky Sall a d’ailleurs déclaré dans son allocution, « Ce sommet sera une réussite s’il parvient à établir et porter une dynamique novatrice à trois niveaux : un, la réforme; deux, un nouvel état d’esprit de partenariat; et trois, de nouveaux paradigmes pour un New Deal, à défaut d’un Plan Marshall pour l’Afrique », a dit le président Sall.

Ce Sommet était plus une manière pour Paris de transmettre non seulement ses diktats et ceux de ses alliés, et dans le cas où les chefs d’États africains acceptent, il pourrait bénéficier d’une contrepartie financière. Dans le cas contraire, il faudra voir une nouvelle vague de déstabilisation dans les différentes régions d’Afrique.

Il ne faut pas également oublier une chose essentielle. C’est que les États africains se démènent de plus en plus pour récupérer leur indépendance et mettent pas mal d’initiative en route, dans droit fil. Les populations africaines sont également derrière ces initiatives, et c’est pourquoi la France et ses alliés ont de plus en plus recours à la violence directe envers le continent. La stratégie a certes changé du côté de l’axe occidental, mais elle a également changé du côté africain !

La Rédaction

SourceLa Sentinelle

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