Et de deux en moins d’une année. Le Mali a encore renoué avec les démons des coups de force, voire des coups d’État. Le colonel Assimi Goita, Vice-président de la Transition a destitué le président Bah N’Daw et son Premier ministre, Moctar Ouane, sous le prétexte qu’ils ne l’auraient pas consulté pour la nomination des ministres devant s’occuper des départements de la Défense et de la Sécurité. Arrêtés le 24 mai, les deux autorités de la transition n’ont recouvré la liberté que ce mercredi 27/05/2021, tard dans la nuit. Mais le Mali s’est encore retrouvé au-devant de la scène internationale avec un énième coup de force qui ne fait pas que des heureux sur la scène politique malienne. Au moment où des hommes politiques font le pied de grue au camp de Kati où se prennent les décisions, d’autres prennent leur courage à deux mains et dénoncent de vive voix ce qui se passe dans ce pays depuis bientôt plus d’une décennie. L’ancien garde des Sceaux, ministre de la Justice, Mamadou Ismaïla Konaté, est de ces hommes. En séjour au Sénégal, l’avocat inscrit aux Barreaux de Paris et de Bamako s’est entretenu avec Dakaractu sur les dernières actualités qui secouent son pays. L’ancien garde des sceaux du régime de Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta n’a pas emprunté de voie de contournement pour dire ce qu’il pense des militaires qui sont aujourd’hui au pouvoir, mais aussi des religieux. Dans ce qui ressemble fort à un réquisitoire, quoique les avocats soient habitués aux plaidoiries, Me Konaté a aussi visé les hommes politiques dont la seule mission devrait être de s’unir pour dénoncer « l’inacceptable ». Me Mamadou Ismaïla Konaté n’a pas épargné la communauté internationale, particulièrement la France, pour ses positions variées et contradictoires sur les crises politiques africaines. Craignant des contrecoups sur la lutte contre les groupes djihadistes, Me Konaté a terminé son propos par une prose de ce pays pour lequel il s’engage. Une déclaration de candidature ? Me Konaté sans détours…
Suite à leur arrestation par le Vice-président, le Président de la transition et le Premier ministre ont présenté leurs démissions : Un retour à la case départ ?
Oui, c’est un retour à la case de départ pour la simple et unique raison qu’il y a moins d’un an, le 18 août 2020, on s’est retrouvé au creux d’une crise politique majeure en république du Mali, qui mettait en cause la survie du régime qui était incarné par le président Ibrahim Boubacar Keita. Une forte manifestation publique, composée non seulement des sociétés politiques, religieuses, traditionnelles et communautaires, sont descendues dans la rue et s’y sont maintenues pendant très longtemps pour demander le départ du président Ibrahim Boubacar Keita. C’est dans ce contexte que l’armée, représentée par la junte à la tête de laquelle le Colonel Assimi Goita, est intervenu et a indiqué être sur le terrain pour parachever la lutte de la société politique, traditionnelle et communautaire…bref, d’une bonne partie du peuple malien. C’est dans un contexte comme celui-ci que le coup d’état était acté même si dans le contexte, le président IBK était amené à présenter sa démission. Aujourd’hui, cette junte militaire qui s’est mise en place, a tenté par tous les moyens, de se maintenir contre le gré des populations du Mali et de la Communauté internationale, qui a exigé la mise en place d’un régime de transition à la tête duquel un gouvernement civil incarné par le Premier ministre Moctar Ouane et le président Bah N’Daw.
Durant huit à neuf mois, ce schéma de transition s’est mis en place avec aujourd’hui, des autorités désignées dans le cadre d’une transition, à savoir l’autorité qui incarnait le parlement ou en faisait office, le CNT, l’autorité qui incarnait le pouvoir exécutif représenté par le colonel Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane. Ces trois entités avaient la charge de conduire la transition du Mali sur une période de dix-huit (18) mois, même s’il est vrai qu’une place a été faite au Colonel Assimi Goita, en tant que Vice-président. Même si cette fonction n’était pas du tout prévue dans le cadre de la transition, il était un accessoire et en parallèle…
Et c’est de manière tout à fait incompréhensible qu’à la suite du changement de gouvernement, matérialisé d’abord par la démission du Premier ministre et sa reconduction par M Bah N’Daw que la désignation d’un nouveau gouvernement a mis la poudre au feu. Parce que tout simplement les militaires, non contents de ce que deux des leurs, à savoir le ministre de la Défense et le Ministre de la Sécurité n’ont pas été reconduits dans le nouveau gouvernement (numéro 2 du Premier ministre Moctar Ouane), ont décidé de faire arrêter le Président de la transition, le Premier ministre et le ministre de la Défense nouvellement nommé. Ils ont ensuite déclaré qu’ils mettaient « hors leurs charges » ces deux entités juridiquement reconnues par la communauté internationale, mais en même temps qu’elles étaient des autorités qui engageaient le Mali à juste raison dans le cadre de la transition.
Cette manière de procéder n’est ni plus ni moins qu’un coup de force ! Un coup d’État militaire. Le troisième pour ce qui concerne Assimi Goita et la bande de colonels au Mali. Assimi Goita n’en est ni à la première ni à la deuxième, il est déjà intervenu d’une manière ou d’une autre en 2012, en 2020 et en 2021. Donc, la junte militaire, à sa tête Assimi Goita, en est à sa troisième fois de renversement de l’État, d’atteinte à la sûreté de l’État parce que le coup d’État militaire est condamné par les lois et considéré comme un crime. On est en situation multirécidiviste ici. Systématiquement, des militaires qui décident de prendre l’État en otage pour imposer leurs vues. On n’est plus dans le cadre de la défense du territoire national, on ne défend plus la sécurité. Les militaires qui ont agi il y a deux ou trois jours ont décidé d’agir hors-la-loi. Ils doivent être perçus comme des militaires ayant attenté à la sûreté intérieure de l’État et la loi doit s’appliquer à ce niveau.
Sur cette base, nous attendons de la communauté politique malienne qu’elle donne de la voix dans une démarche de cohésion absolue. Je crois qu’il ne faut pas jouer à saute-moutons pour rechercher une proximité avec cette junte militaire qui est dans une démarche de violation de la loi. Il faut être plusieurs à y aller pour imposer une vue du Mali qui est celle du droit, celle de la loi et celle de l’intérêt général du Mali. Je vois un certain nombre de leaders politiques qui s’empressent d’aller entamer des négociations. Ils doivent savoir qu’en y allant, ils jouent à un jeu qui peut être relativement dangereux. Cette junte militaire est aux abois si vous voyez le nombre de condamnations de par le monde, au niveau des États et des organisations, tout le monde a condamné ce coup de force comme un coup d’État inacceptable et regrettable.
Le Vice-président a, dans un communiqué accusé le Président Ndaw de l’avoir écarté lors des consultations en vue de la formation du nouveau gouvernement. Pour vous, est-ce un argument suffisant pour destituer un président ?
En dehors de Dieu, je ne connais point d’homme qui soit capable de réunir entre ses seules mains autant de pouvoirs. Qu’il se l’imagine est une chose. Mais qu’il fonde aujourd’hui la légitimité et la légalité de son pouvoir à partir de la Charte…la Charte reconnaît également le Président de la Transition comme étant une autorité prévue. Le Premier ministre est aussi une autorité qui est prévue. Qu’il soit à l’origine de la désignation, je veux bien. Qu’il se prenne pour le Mali tout entier, cela peut éventuellement constituer une difficulté d’autant plus qu’un homme, un seul, se fonde d’autorité et invoque par-ci par-là des bases légales qui ne peuvent pas lui donner plus de pouvoir que le Mali et les maliens. Or aujourd’hui, le Mali et les maliens en sont à dire que l’expression d’une volonté individuelle, fût-elle la meilleure des volontés peut aboutir à des drames. Et le contexte malien est d’autant plus dramatique qu’il revient au seul Vice-président de destituer qui il veut, de mettre à sa place qui il veut, y compris lui-même…c’est le règne d’un seul contre la volonté de tous. Et ce règne n’est pas acceptable.
Cette crise ne révèle-t-elle pas les carences de la Charte de transition ?
C’est une Charte qui a été élaborée dans des conditions de précipitation absolue. Et c’est une Charte qui est venue en contradiction flagrante avec d’autres dispositions plutôt impératives issues de la Constitution. En tout état de cause, c’est une Charte qui a été prise par la junte militaire de l’époque au nom du peuple du Mali (on se pose la question de savoir où était le peuple au moment où on prenait cette Charte?). Bien évidemment, on se rend compte aujourd’hui de l’amateurisme des auteurs et surtout du caractère totalement erroné des dispositions de cette Charte qui ne peut pas régler les problèmes dans lesquels nous nous sommes installés. C’est pour ça que le Vice-président (Colonel Assimi Goita) se prend pour l’entité suprême du Mali. Après Dieu, il n’y a plus que le Vice-président et lui seul décide du sort du Mali et de celui des maliens. Et voilà le gouffre dans lequel nous nous installons.
Compte tenu de la récurrence des coups d’État et coups de force, peut-on dire que le problème du Mali, c’est son armée ?
La vraie difficulté au Mali, c’est d’abord la classe politique qui n’a pas toujours été capable d’être là, au moment où il le faut, à l’endroit où il le faut. Et surtout d’être capable d’appréhender les sujets majeurs. Nous sommes dans un pays indépendant depuis plusieurs années. Un pays qui, bon gré mal gré, met en place des systèmes politiques qui sont tout à fait des systèmes politiques aux antipodes de l’attente des peuples du Mali. Et le fait que l’on soit en parfaite inadéquation entre les systèmes politiques qui nous sont plus ou moins institués et la démarche politique et l’attente des maliens en tant que population peut aboutir à des discordes. La seconde chose, c’est que nous n’avons jamais su faire non seulement quelque chose de notre armée, qui se comporte comme une armée républicaine mais n’a pas manqué à cinq reprises de surgir dans l’arène politique et de prendre le pouvoir grâce aux armes. Et enfin, l’arlésienne, qui est cette autre armée religieuse, qui fait de temps en temps une incursion dans l’arène politique…Ces deux entités, armée religieuse et forces armées rendent aujourd’hui difficile le processus politique et prennent en otage l’État et la nation. Ils mettent à l’écart les hommes politiques et les acteurs politiques.
Il est arrivé le moment où les Maliens se mettent autour de la table pour discuter des rôles et des missions des uns et des autres, pour discuter du Mali et le mettre en perspective. Ces allers et venues politico-institutionnelles ne peuvent pas durer très longtemps. Le Mali a besoin de se prendre en main, y compris avec les efforts déployés par la communauté internationale qui n’a pas vocation à être au seul chevet du Mali.
Tout récemment, la communauté internationale a donné l’impression d’avoir adoubé le changement anticonstitutionnel intervenu au Tchad. Les colonels maliens auteurs du putsch du 18 août 2020 ont-ils profité de la brèche ?
Les mauvais exemples font toujours des bébés. Le tout premier bébé est né au Mali dans les conditions que nous voyons. Il est vrai que l’irruption de l’armée tchadienne à la suite de l’assassinat du président Idriss Deby (dans le nord du Tchad par les rebelles du FACT) est un mauvais exemple prôné par la communauté internationale à la tête de laquelle la France. C’est tout à fait regrettable qu’une grande nation mette en avant des questions de sécurité pour justifier la violation du droit. Ce qui n’est pas possible à Paris ne doit pas l’être à Ndjamena, encore moins à Bamako.
À côté de cette communauté internationale, cette communauté de chefs d’État africains à la tête desquels celui qui représente l’Union africaine, le président congolais (Félix Tshisekedi) qui prônait également que ce qui s’est passé au Tchad est quelque chose dont il faut s’accommoder. Troisièmement, les entités de l’Union africaine à la tête desquelles le président de la Commission, qui a été très peu bavard sur le Tchad mais qui l’est encore plus sur le Mali parce que passant en revue les deux exemples qui ont une parfaite similarité. Que des officiers militaires décident de prendre l’État à leur charge et d’en faire ce qu’ils veulent, les questions de principe sont battues en brèche aujourd’hui. Cette situation est d’autant plus insupportable que toute la sous-région qui entoure le Mali ne donne pas de la voix. Le Président Macky Sall est muet. Le Président du Burkina Faso est muet.
Le Président ivoirien ne parle pas, la Guinée, n’en parlons pas. Le Niger est loin de tout cela…Mais on ne peut pas laisser une situation pourrir en République du Mali et penser que l’on peut se sauver assez facilement. La Conférence des chefs d’États de la CEDEAO doit être appelée en extrême urgence pour évaluer la situation du Mali à l’aune du droit et pourquoi pas, prendre des mesures assez coercitives contre cette junte militaire en lui rappelant que la violation du droit n’est pas quelque chose dont on peut s’accommoder et que le retour à un ordre normal doit permettre de donner des gages certains quant à l’issue de cette tradition malienne.
Quels risques pour les pays aux institutions fragiles ?
Qu’est-ce que vous allez répondre à un officier guinéen qui décide de prendre les armes et de braquer l’État en mettant en avant le fait qu’un troisième mandat est illégal ? Qu’est-ce que vous allez répondre également à des officiers en Côte d’Ivoire ou dans d’autres pays qui vont évoquer le même argument ? Nous assistons aujourd’hui à la résurgence des coups d’État qui s’étaient arrêtés ou se sont atténués depuis les années 90, l’année de l’appel de la Baule et l’année des Conférences qui ont été appelées à cette époque-là pour remettre en place un nouveau dispositif constitutionnel africain et pour rappeler que c’était un acquis que la prise du pouvoir par la force était totalement illégale.
Avec ces processus de violation des constitution, de la loi ; avec les processus de l’éclatement des limitations du mandat et du nombre de mandats, un certain nombre de Chefs d’État ont donné les pires exemples qui nous exposent à tous les dangers. Et l’armée est un danger lorsqu’on conçoit qu’il n’est pas interdit à un militaire de prendre le pouvoir. Un militaire à la tête de l’État, c’est non seulement une autorité politique qu’il incarne, mais en même temps une autorité militaire et celle-ci est une arme et une baïonnette, des munitions au bout.
Je ne connais personne qui puisse résister à la menace de l’armée. C’est pour ça que ces menaces aboutissent à des démissions. La démission du Président de la Transition et celle du Premier ministre ont été obtenues par la force et sous la contrainte. Et là aussi, la communauté internationale et la communauté nationale ne peuvent s’accommoder d’une situation comme celle-ci.
De quelle marge de manœuvre dispose la communauté internationale pour faire pression sur les militaires ?
Au-delà de la pression, c’est déjà de rappeler le cadre juridique de la violation des lois et des règlements qui nous engagent en tant qu’État et qui indiquent que nul ne peut prendre le pouvoir par la force. Deuxièmement, c’est une parfaite solidarité internationale, d’abord africaine en ce qui concerne l’attitude qu’il faut avoir vis-à-vis de cette junte militaire au Mali ; mais il ne faut pas oublier que cette junte existe au Tchad. Et ne faire aucune différence entre le Mali et le Tchad. Troisièmement, qu’ils recherchent la parfaite concordance avec les communautés locales pour trouver le meilleur moyen de contourner le contexte dans lequel cette junte veut s’installer, pour exprimer son autorité contre le gré des gens et prendre en otage le Mali et les maliens aux fins de poursuivre des intérêts partisans et totalement corporatistes, abjectes.
Face aux agissements des militaires, la classe politique malienne ne semble pas toujours en mesure d’apporter une réponse alternative. N’est-elle pas fautive de cette situation ?
À partir du moment où on a fait le constat de cette faute, il faut espérer de ces hommes politiques maliens qu’ils resurgissent et qu’ils fassent preuve de génie pour trouver des axes sur lesquels ils peuvent se parler. Dans cette démarche de parfaite solidarité qui soit à même d’analyser la situation qui prévaut au Mali, faire en sorte que l’instinct politique qui est le seul qui vaut dans la construction d’un État prenne le dessus sur tout. Au-delà des clivages politiques, des différences et des idéologies, ces hommes politiques doivent se liguer contre les militaires, ils doivent prendre leur place tombée entre les mains de militaires qui exercent la force pour se maintenir (au pouvoir). Et les hommes politiques doivent avoir comme seul destin de sauver le Mali parce qu’en sauvant le Mali, ils se sauvent eux-mêmes et sauvent la nation malienne.
Quid du calendrier électoral ? On peut dire qu’il est menacé ?
Bien évidemment parce que le contexte qui est survenu il y a quelques jours n’est pas anodin et qui a une incidence négative sur le calendrier (électoral). Mais en même temps, il faut être capable de réunir les acteurs autour d’idées phares qui leur permettent aujourd’hui d’entamer des débats. La question de l’agenda est une question qui est aménageable. Ce qui est le plus important, c’est se mettre d’accord sur les axes et les actions à entreprendre. Ce qui est aussi important, c’est de mettre hors d’état de nuire l’armée qui se donne une vocation malhabile d’être à la tête de l’État. Il faut aussi se mettre en phase avec la communauté internationale pour prendre le destin du Mali. Et le destin du Mali incombe d’abord aux hommes politiques du Mali avant tout.
Cette situation ne profite-t-elle pas aux groupes djihadistes dont les activités continuent d’essaimer au Mali et dans les pays frontaliers ?
C’est évident que lorsqu’on crée une situation de cafouillage et que les militaires qui sont chargés d’assurer la sécurité du territoire national sont allés à la captation du pouvoir, c’est vrai qu’on laisse des espaces qui sont très vides. Et qui connaît l’instinct de furie des djihadistes, chaque espace qui s’ouvre est un moyen pour eux de s’incruster et d’aller occuper des positions plus fortes. Il est clair que ces espaces qui s’ouvrent peuvent menacer la sécurité du Mali (intérieure et extérieure) et qui peut donner l’occasion aux groupes djihadistes et leurs complices d’être présents sur des territoires comme ceux de Bamako par exemple. Il faut redoubler de vigilance et que l’armée républicaine reprenne les positions de celle d’une armée républicaine.
Une bonne armée, c’est une armée qui reçoit des ordres, et non pas qui donne des ordres. En République, l’armée ne donne pas d’ordres, elle les reçoit et les exécute. Bien évidemment, il faut qu’il s’agisse d’ordres républicains qui soient en parfaite conformité avec la loi et le cadre juridique mis en place dans le cadre de l’État.
Est-ce qu’il faut compter avec Me Mamadou Ismaïla Konaté pour le Mali de demain ?
En tant que citoyen, je suis incapable de me mettre à l’écart. Mais je ne suis pas capable d’aller dans un cafouillage où les propos qu’on peut avancer peuvent être suspects. Ce Mali est mien et ne me donne pas d’autres possibilités que d’être dedans, à l’intérieur. Ce Mali m’a donné quelques chances d’être là où je suis. J’ai eu l’occasion d’exercer des fonctions ministérielles (en 2016 et 2017 sous IBK) et pas des moindres même si elles ne se sont pas étalées dans le temps. Je suis incapable de me multiplier par zéro et d’ignorer le Mali, les maliens et ce qui s’y passe. Mes prises de parole, mes faits, mes gestes ne se justifient que par mon amour du Mali que j’ai reçu d’un père qui ne m’a pas appris autre chose que le Mali.
D’une mère qui ne m’a pas indiqué d’autre chemin que celui du Mali et des sœurs qui ont vocation de vivre au Mali comme moi et d’être dans une communauté de destins où des gens merveilleux vivent le Mali en eux, pensent le Mali en eux et croient au Mali. Et je ne peux pas me mettre en marge de tout cela. Je me sens profondément citoyen malien et je suis imbu du Mali et de rien d’autre. Le Mali est ma substance, le Mali est ma vie, le Mali est mon savoir, le Mali est mon devoir, le Mali est mon devenir. Je suis Mali ! Et notez que pour le Mali je m’engage !
Source: dakaractu