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Les hôpitaux du Mali : Des agents de santé transforment les hôpitaux en cliniques privées

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Hôpital Gabriel Touré

Les hôpitaux étatiques sont loin désormais être gratuits. Si les agents de santé ne cessent de revendiquer au gouvernement une augmentation de salaire et une amélioration des conditions de vie, le syndicat semble fermer les yeux sur ce qui se passe dans ces différents hôpitaux qui ont été transformés en des cliniques privées. Notre enquête.
La situation est déconcertante dans certains hôpitaux de la place qui ne peuvent pas démentir des pratiques peu orthodoxes qui se passent au sein de l’enceinte de ces hôpitaux par des agents qui ont juré sur le serment d’Hippocrate. A défaut d’avoir ce qu’on cherche chez l’Etat, des agents ont désormais trouvé la solution chez les patients. Ce qui se passe dans l’hôpital des grandes endémies, se passe de tout commentaire. Pour avoir accès à l’intérieur de l’hôpital, le patient doit prendre le ticket à 2500 FCFA. Mais cela ne suffit pas pour se faire consulter. La part du médecin est prévue. Là encore, pour ce faire consulter, le malade doit payer 2500 FCFA au médecin. La note de l’infirmier traitant est fixée à la somme 1000 FCFA par jour. Pour l’infirmière qui doit faire l’injection, il faut s’acquitter de la somme de 300 FCFA par jour. Dès lors, l’on est en droit de se demander si l’Etat doit octroyer des primes qui sont déjà perçues sur les patients. On peut dire sans se tromper que le système de santé du Mali est en cause. Dès lors, les états généraux sur la santé s’imposent afin de trouver une solution pour un véritable accès des citoyens à un meilleur soin de santé. La majeure partie de la population malienne n’a pas encore accès à un soin de santé digne de ce nom et les citoyens sont soumis à une raquette sous toutes les formes que l’on peut imaginer. Sans argent aujourd’hui, l’on meurt sous les yeux de ces agents de santé. Les hôpitaux étatiques sont donc devenus des mouroirs réservés aux pauvres.

A Hamdallaye, en commune IV du Distict de Bamako, les populations se plaignent déjà de la situation réservée à leur morgue au niveau de leur maternité. Là encore la morgue est devenue une lavandière. Au lieu qu’elle soit aménagée pour répondre aux besoins de la cause, les femmes en ont transformé pour laver les vassales. Pourtant, cette maternité a été financée par des partenaires afin de diminuer la souffrance des populations de la commune IV.

Le syndicat de la santé ne doit-il pas faire la critique et l’autocritique, car si les agents de la santé méritent une très bonne condition de travail et d’encouragement, la population doit aussi mériter un bon accueil et surtout un meilleur soin de santé de la part de ces agents qui travaillent dans nos hôpitaux. Bien que considérés comme des salariés de l’Etat, les agents ont transformé nos hôpitaux en cliniques privées au vu et au su des syndicats, de la population qui n’a pas d’autres moyens que de se soumettre où de lorgner du côté des thérapeutes traditionnels. Gare à celui qui tombe malade ou qui doit accompagner un parent malade dans nos hôpitaux sans argent ! C’est aller précipiter sa mort !

Fakara Faïnké

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