La disparition de notre consœur Mme Togola Awa Séméga a affecté au plus profond degré le monde des medias. En tant que croyant, tous sont convaincus que « toute âme goûtera la mort ». « Koullou nafsin dhà-iqatul-maoti » (Coran v 35 s 21).
Par ailleurs, ce qui est écœurant c’est le fait qu’elle a rendu l’âme en donnant la vie. Allahou Akbar ! Malheureusement l’enfant aussi n’a pas survécu à l’épreuve. Une double perte! Cette double perte nous interpelle tous, au-delà des prières et bénédictions que nous avons formulées pour le repos éternel de l’âme de la bonne dame et de son enfant.
En effet, la femme doit-elle encore mourir à Bamako (ou même dans les capitales régionales) en donnant la vie ? La réponse à cette question nous pousse à nous demander si nos agents de santé disposent de la compétence et du plateau technique nécessaire et suffisant pour une prise en charge effective d’une grossesse en vue d’un accouchement sécurisé. Si tel n’est pas le cas ne soyez pas étonnés de voir chez vous ou autour de vous d’autres cas de décès de jeunes mamans et de leurs bébés après neuf mois de pénible grossesse. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
Nous sommes croyants mais nous ne devons pas être fatalistes en fermant les yeux sur les causes explicatives des décès de nos enfants et de nos épouses dans nos “mouroirs” dénommés hôpitaux. Dieu nous a dotés de certains pouvoirs et nous devons en faire bon usage tout en nous confiant à LUI pour la réussite de ce que nous entreprenons.
Au Mali, tout ce que dispose le personnel soignant dans nos hôpitaux publics comme moyens pour assister les patients ne peut l’aider qu’à les accompagner vers la mort. Et cela, tout le monde le sait mais personne n’en fait un problème. Si des agents de santé comme Dr Guida Landouré se mettent à dénoncer certaines pratiques, on le convoque au Camp I de la gendarmerie nationale pour l’intimider. Voyez-vous ?
Il est plus facile de mobiliser aujourd’hui la foule pour dénoncer une fraude électorale que de réclamer des soins de santé adéquats pour tous. Alors que ceux qui sont déclarés élus à l’issue de ces scrutins sont ceux-là mêmes qui utilisent à des fins personnelles les deniers publics destinés à la formation de nos médecins et à l’équipement de nos hôpitaux. Paradoxale non ?
Ina Maïga
Le Démocrate