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Covid-19: les croisiéristes américains tenaillés entre infections et passeport vaccinal

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Le porte-hélicoptères japonais Izumo se dirige vers la péninsule coréenne pour faire pression sur Pyongyang. Ici, le 6 décembre 2016 dans la base de Yokosuka.

Les géants de la croisière, prêts à reprendre le large en Amérique, naviguent déjà en eaux troubles face à l’interdiction par certaines autorités locales d’exiger des preuves de vaccination, et l’apparition de cas de Covid-19 au cours d’un des premiers voyages.

Parti de Sint Maarten (territoire des Pays-Bas sur l’île de Saint-Martin), le Celebrity Millennium devait accomplir un périple de sept jours en passant par les Barbades, Aruba et Curaçao. C’était l’un des premiers bateaux de croisière à voguer en Amérique du Nord depuis le début de la pandémie. Mais malgré un équipage et des passagers vaccinés, deux personnes ont été testées positives au Covid-19, jeudi 10 juin, à bord du bateau, a annoncé le croisiériste Royal Caribbean dans un communiqué.

« Les individus sont asymptomatiques, actuellement à l’isolement et surveillés par notre équipe médicale », indique la compagnie, dont le navire a quitté Sint Maarten, le 5 juin, et qui assure conduire une opération de traçage des contacts.

Les deux personnes ont été testées positives à l’occasion du « test de fin de croisière obligatoire », explique Royal Caribbean. Le croisiériste affirme pourtant que les 600 passagers avaient dû présenter une preuve de vaccination ainsi qu’un dépistage au Covid-19 négatif de moins de 72 heures avant d’embarquer.

Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) avaient diffusé début mai de nouvelles règles devant permettre aux croisiéristes de reprendre la mer sous des conditions strictes : que 95% des personnes naviguant sur les bateaux de croisières, passagers comme salariés, soient vaccinées.

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S’assurer le soutien des partisans de Trump
Cependant, ces deux premiers cas de contamination ne sont pas le seul problème à gérer pour les croisiéristes américains. L’obligation d’être vacciné pour monter à bord rencontre l’opposition des plus hautes autorités en Floride, haut lieu mondial des croisières. Le gouverneur républicain de l’État, Ron DeSantis, s’oppose aux directives du CDC.

Il a ainsi ratifié le mois dernier une loi interdisant aux entreprises et commerces de cet État très touristique de mettre en place des « passeports vaccinaux » pour leurs clients comme pour leurs employés, avec des amendes qui pourraient s’élever à 5 000 dollars par passager de croisière. La mesure doit entrer en vigueur le 1er juillet, au moment même où les croisiéristes espèrent reprendre leurs opérations au départ des États-Unis, après plus d’un an d’interruption.

Les détracteurs du gouverneur y voient une décision politique, visant à s’attirer les louanges des partisans de l’ancien président Donald Trump, nombre d’entre eux étant réticents à une vaccination obligatoire, jugée liberticide.

Les croisiéristes pèsent pourtant massivement dans l’économie de la Floride, générant chaque année 9 milliards de dollars en revenus et 160 000 emplois, selon la Cruise Lines International Association (CLIA). Ils risquent de partir à la recherche de nouveaux ports d’attache.

Depuis l’interruption de ces voyages maritimes en mars 2020, le manque à gagner de la Floride est estimé à 5,6 milliards de dollars.

Risques de propagation de la pandémie

Les trois géants du secteur étant tous basés à Miami, les prochains mois promettent de livrer leur dose de confusion, ou de conflits. Carnival Cruise Line exigera que soient vaccinées les personnes montant à bord de ses navires partant du Texas, un autre État républicain qui a rapidement abandonné ses mesures anti-Covid. Mais la compagnie n’a pas encore rendu publiques ses exigences pour une croisière dont le départ depuis Miami est prévu le 4 juillet.

Lundi, Norwegian Cruise Line, qui avait menacé d’abandonner la Floride comme port d’attache, a défié le gouverneur de l’Etat en annonçant qu’elle demanderait des preuves de vaccination sur toutes ses croisières.

Le troisième poids-lourd du secteur, Royal Carribean avait quant à lui rétro-pédalé, annonçant des consignes moins strictes, voire vagues. Après avoir initialement déclaré qu’une preuve de vaccination serait nécessaire pour leurs croisières, le groupe a fait savoir la semaine dernière que passagers et membres de l’équipage n’étaient que « fortement encouragés » à se faire vacciner, et que quiconque ne le serait pas, serait exposé à « d’autres protocoles ».

Ces différentes règles prêtent à confusion, alors même que les passagers sont, d’après les sondages, majoritairement en faveur de preuves de vaccination. Certains experts du secteur craignent les conséquences désastreuses d’une réglementation floue. Comment empêcher une nouvelle propagation du virus à cause de croisières transportant des personnes non vaccinées faisant escale dans les ports des Caraïbes où l’accès au vaccin restreint ?

RFI

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