En répondant aux questions des journalistes de la RFI, Soumeylou Boubèye Maïga reconnaît que tous les pays africains frappés par l’insécurité jouent leurs partitions afin d’endiguer le fléau. Il n’écarte pas aussi l’idée que dans ces Etats, la rupture est permanente.
Le président de l’Alliance pour la solidarité au Mali- Convergence des forces patriotiques (Asma-CFP), Soumeylou Boubèye Maïga s’est exprimé sur la situation sécuritaire dans le Sahel. Pour lui, Tous les Etats essayent de faire le maximum dans le cadre de cette lutte contre le terrorisme dont le Mali, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie.
De son point de vue, au Niger, il avait été mis en place un système de service public ambulant de manière à apporter les services de base aux populations. Partant, il a ajouté qu’au Mali, en 2018, la même chose avait été expérimentée. Ce qui, dit-il, avait plutôt marché.
Mais, aux dires du président de l’Asma-CFP, la situation est beaucoup plus complexe. « Vous avez la dimension militaire. Nous considérons que l’action militaire est primordiale. L’action militaire à elle seule ne peut pas résoudre le problème tant que le relais n’est pas pris par les autres démembrements de l’Etat. Il se trouve que c’est une lutte qui se mène depuis 2012 », martèle-t-il. Avant d’ajouter que les pays concernés sont dans un contexte d’Etats affaiblis.
A l’entendre, avant Serval et Barkhane, ces Etats avaient de la difficulté à assurer leur propre sécurité. Parlant du Mali, il notifiera que ce pays est devenu plus faible. De son avis, il vit une situation d’instabilité depuis une dizaine d’années. « Les solutions n’ont pas pu prospérer. C’est pourquoi il y a ce vide qui fait qu’en dépit des succès militaires, nous n’arrivons pas à tenir le terrain, à reconstruire un environnement sociopolitique, à recréer un lien de confiance avec le citoyen », explique-t-il. Et le tigre de croire que c’est cela le vrai problème.
Bazoumana KANE
Source: L’Alerte