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Mahmoud Dicko était pourtant reconnaissant à la France

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Le déchaînement de l’imam Mahmoud Dicko contre le France et les puissances étrangères présentes au Mali continue de faire des vagues. C’était il y a deux vendredis, lors de son traditionnel sermon dans sa mosquée de Badalabougou. L’ancienne autorité morale du M5-RFP ne décolérait pas contre la présence française, suite à l’annonce par Emmanuel Macron du retrait de Barkhane du Mali. Ce ne sont tous que des cafres, avait martelé le célèbre imam pour qui la Russie n’est guère plus digne de la confiance et des attentes des Maliens. Et d’inviter ses ouailles à se suffire de la seule protection divine contre le péril insécuritaire. Le hic est que les observateurs les plus avertis de la présence française au Mali se souviennent encore que la perception de Mahmoud Dicko sur la question a évolué au gré des événements. Il fut un moment où la progression des vagues djihadistes dans le septentrion lui avait inspiré un refus catégorique d’esquisser une condamnation de leurs abus, malgré les fortes pressions de ses camarades du Haut Conseil Islamique. Mais il a suffi que les colonnes djihadistes soient mises en échec par l’opération Serval pour qu’il tourne casaque et se montre méconnaissable. Au point de se fendre d’une lettre de reconnaissance à François Hollande pour lui témoigner gré de son intervention qui a permis de libérer les Maliens d’un joug islamiste. Comme quoi, il paraît évident que Mahmoud Dicko est engagé dans une cause personnelle en se joignant aux adversaires d’une présence française au Mali.

Plus de 100 millions prélevés par les djihadistes dans une seule Commune

Pendant que l’étau semble se desserrer sur les groupuscules islamistes avec le retrait annoncé de Barkhane, l’absence des forces régulières conforte davantage l’installation progressive des embryons d’un système théocratique dans nombre de localités abandonnées à leur merci. En tout cas, les paisibles ou pauvres populations continuent d’en souffrir corps et biens, puisqu’au démantèlement du système éducatif s’ajoute l’obligation d’une contribution fiscale par contrainte. Ainsi, il nous revient que pour une seule Commune de la rive droite du cercle de Diré les impôts perçus par les autorités islamistes avoisinent les 100 millions de nos francs, une proportion jamais atteinte du temps des autorités régulières. Les nouveaux percepteurs n’exigent pas in paiement en espèce, confie-t-on. Avec le ralentissement de l’activité économique et des échanges commerciaux, les contribuables sont autorisés à s’exécuter en nature : les agriculteurs à l’aune de leurs récoltes annuelles, les éleveurs à la proportion de leurs têtes d’animaux. Le trésor récolté sert essentiellement à supporter les charges afférentes au fonctionnement des forces islamistes et le résultat est pour le moins probant. Et pour cause, la sécurité des personnes et des biens est mieux assurée sur la rive droite contrôlée par les djihadistes que sur la partie opposée où règne le banditisme impuni.

Rassemblées par la Rédaction

Le Témoin

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