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Edito : Renégocier l’Accord d’Alger !

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Le 20 Juin 2021, des responsables de la Coordination des Mouvements de l’Azawad  (CMA) ont tenu une conférence de presse pour commémorer  l’anniversaire de la signature de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, issu du processus d’Alger. Dénonçant  sa « diabolisation »  par  des maliens, ils ont  notamment décrié la lenteur dans la mise en œuvre de ses  dispositions. Cette sortie médiatique des cadres de la CMA a logiquement  provoqué l’ire  du Front du Refus de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger (FRAA). Lequel exige, à travers  un droit de réponse dont une copie est parvenue à la   rédaction de Le Pélican, de renégocier le dit Accord.  Les argumentaires ?

D’après  le document du  FRAA, la CMA, « issue  d’une  COALITION de mouvements terroristes, de narcotrafiquants, de séparatistes et d’anciens mercenaires de la Lybie »,  demeure une Organisation politico-militaire.  Elle  n’est  qu’une branche politique du  Haut Conseil pour  l’Unité de l’Azawad (HCUA) du terroriste Iyad Ag Aly. Et n’a aucun mandat, aucune légitimité à parler au nom des populations du nord du Mali, majoritairement composées de sédentaires (notamment Songhoïs).

Autre  argumentaire du FRAA : la CMA, tout comme le Gouvernement malien ont signé l’accord  sous la contrainte de la France et la Communauté internationale.  Alors qu’en droit privé, public ou international,  « tout accord signé sous la contrainte est considérée comme nul et non avenu ».  Ainsi, pour l’intérêt  supérieur du Mali et des maliensle FRAA « rejette l’application de cet accord illégal et illégitime qui a été mal négocié. Et exige  sa «renégociation entre adultes maliens qui n’ont pas besoin d’être pris par la main ».

Quoi qu’il en soit,  six (6) ans après  sa signature, il est une évidence que l’Accord d’Alger  ne fonctionne pas, parce qu’impossible d’application. Depuis sa signature, notre pays n’arrive  toujours pas exercer  sa souveraineté  sur l’ensemble  du territoire national. En dépit de la présence énorme  des  forces armées étrangères, le drapeau, l’hymne national, la devise nationale ainsi que  la Constitution du Mali ne sont pas respectés dans  les deux tiers du pays.

Tandis que  la CMA, qui  n’est toujours pas désarmée, est  même  en passe d’avoir sa police territoriale aux côtés de l’armée dite « reconstituée ». Une autre armée malienne (spéciale)  déployée au nord du pays et composée majoritairement  de Touareg. Qui en détiennent le commandement. Encore que la violence et l’insécurité galopante  et endémique sont  toujours légion dans l’ensemble du pays (hormis le no man’s land Kidal) avec son corolaire de morts et de blessés. Sans compter  que les réfugiés maliens  demeurent   toujours nombreux  dans les camps de réfugiés. Ces raisons ne sont-elles pas assez suffisantes pour rendre  caduc l’Accord d’Alger en vue de  renégocier un autre ?

Une chose est en tout cas  notable,  cet accord  ne fait  pas l’unanimité au Mali. La « Conférence d’Entente Nationale » de 2017  a de toute façon recommandé sa relecture. De nombreux  citoyens maliens, partis ou regroupements de partis, tout comme des Organisations de la Société civile demandent aussi  sa relecture ou le rejette  purement et simplement (C’est en l’occurrence  la position du parti Faso-Hèrè de l’ancien PM Soumana Sacko).

Pire, c’est un accord  dont le peuple ne s’y est jamais prononcé par referendum ou le biais de ses représentants  (Assemblée nationale). En France ou dans un autre pays occidental, un tel accord,  engageant la destinée d’un Etat, peut-il s’appliquer   sans l’aval du peuple souverain ?  Certainement pas ! Compte tenu de ses nombreuses imperfections, l’accord d’Alger n’a  pu et ne pourra  s’appliquer. La Communauté dite internationale et la France doivent  donc cesser de contraindre notre pays à l’appliquer. En l’occurrence,  avant la fin de la Transition en cours !

Gaoussou Madani Traoré

SourceLe Pélican

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