Le premier ministre de la transition Dr Choguel Kokala Maïga était lundi 28 juin à la Maison de la Presse pour rencontrer la presse. Si l’objectif de la rencontre était d’expliquer la vision de la transition aux hommes de médias, le locataire de la primature a profité pour mettre en garde la nouvelle opposition qui est entrain de naître sur les cendres de l’ancienne majorité dont il est le tombeur.
Recevant au nom de l’ensemble de la presse, le chef du gouvernement, le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté, a évoqué un certain nombre de problèmes auxquels la presse est confrontée. Il s’agit entre autres du non paiement de l’aide à la presse depuis 3 ans (2019, 2020 et 2021), les engagements du gouvernement jusque-là non tenus pour la rénovation de la Maison de la presse, la nécessité de relecture des textes régissant la presse en prenant en compte la presse en ligne, la dépénalisation des délits de presse, les impôts etc.
Le chef du gouvernement a, dans son adresse, énoncé le cap de la transition définit par les militaires putschistes et lui-même. Il s’agit d’organiser des élections transparentes et incontestées, faire avancer le processus de mise en œuvre de l’accord d’Alger et procéder aux réformes. Le tout dans un climat social apaisé.
« Les partis politiques se plaignent que le calendrier de transition validé n’a pas fait l’objet de débats en amont. Ceci est le calendrier que nous allons élaborer avec eux, nous allons le débattre pour voir les points de blocage, les lever ensemble pour aller vers les élections et minimiser ainsi les risques de contestation. Car la crise qui a conduit au changement de régime est partie des contestations des résultats des élections », déclaré Choguel Kokala Maïga.
Pour cela, il a rassuré qu’il y aura un organe unique, indépendant de gestion des élections. « Il n’y a plus de débat s’il aura oui ou non un organe unique de gestion des élections ? La décision politique a été est prise. Il y aura un organe indépendant qui va organiser les élections sous la transition. Les neuf mois qui restent, nous allons tout faire pour aller aux élections ».
Aussi, Choguel Kokala Maïga tient, comme à la prunelle de ses yeux, à l’organisation des Assises Nationales pour la Refondation. Une étape importante qui permettra de déterminer les contours du nouveau Mali. A l’ en croire, il faut vider le contenu du Vase pour éviter qu’une goute ne vienne déborder le Vase et provoquer la chute du régime qui sera mis en place après les élections. Il explique que les Assises Nationales de la Refondation (ANR) auront pour bréviaire : les résultats du dialogue national inclusif (DNI), les résultats de la conférence d’entente nationale et les résultats des États généraux de la décentralisation. A cela s’ajoutera les conclusions de débats démocratiques depuis le niveau communal jusqu’au niveau national.
Pour le premier ministre, la mise en œuvre des résolutions des Assises Nationales de la Refondation (ANR) sera obligatoire pour toute personne qui veut présider aux destinées du Mali. « Il sera acté que le Président élu s’engage à mettre en œuvre les résolutions des ANR, s’il ne le fait pas, le peuple va le démettre du pouvoir. Ça aura l’avantage de réduire les risques de rupture de l’ordre constitutionnel », a prévenu le premier ministre.
Les grandes lignes de la transition ci-dessus évoquées sont sacrées, selon le premier ministre issu du M5-RFP, pour la réussite de la transition. Or, dans le marigot politique, des voix s’élèvent contre la décision du premier ministre Choguel Kokala Maïga d’organiser des Assises Nationales pour la Refondation (ANR). Certains taxent le premier ministre de vouloir prolonger la durée de la transition.
Face à cette nouvelle opposition qui entend reprendre la rue au M5-RFP, Dr Choguel Kokala Maïga met en garde. « Si cette transition échoue, je ne vois pas l’homme politique qui va faire son bonheur sauf si c’est quelqu’un qui a un autre agenda ».
Concernant la démolition des constructions dans la zone aéroportuaire, le premier a promis la mise en place d’une commission nationale d’enquête pour situer les responsabilités. « S’il y a dédommagement, les gens seront dédommagés sur la base de critères. On ne peut pas laisser une oligarchie prendre le pays en otage. C’est fini ! ».
DTK
Source: L’Investigateur