L’histoire rattrape toujours ses braconniers et l’argent mal acquis ne profite jamais. Ces deux dictons collent bien à Karim Kéita, l’ancien gérant de parc d’automobiles devenu député, puis, homme d’affaires par effraction, de facto, milliardaire. Il serait, aujourd’hui, en plein doute sur son avenir. A telle enseigne qu’il maugrée sur son sort après s’être fait rattraper par ses maladresses et malédictions qui le pourchassaient. Il ressort de nos recherches que l’ancien fiston national renflouait le compte de l’ex-Premier ministre ivoirien mort en Allemagne. Destin tragique, mais aussi triste fin de règne. Et c’est Moussa Diawara, selon nos sources, qui est sollicité pour l’extraire de l’enfer. Mais aucune de nos enquêtes ne nous a permis de nous procurer un document officiel tant l’affaire est confidentielle, et surtout pas d’interlocuteur à qui s’adresser.
Il semble que le destin des deux hommes se croisait, chacun voulant être président de son pays respectif. Mais le premier est mort subitement, le second lâché par la baraka suite au coup d’État du 18 août 2020 qui a chassé son père IBK du pouvoir.
Selon nos investigations, un deal rapprochait les deux hommes qui auraient juré de ne jamais se trahir. Aussi, ils s’entendaient comme larrons en foire sans qu’aucun soupçon ne puisse venir altérer leur amitié. Ils ont tout prévu et planifié. Sauf la mort. Cet argent, tombé dans le compte d’un tiers, sans pièce à conviction (le témoignage n’étant pas permis puisque l’objet du litige dépasse, de loin le montant légal autorisé), aurait brisé le destin de Katio qui s’apprêtait à rentrer au bercail, quand éclata le deuxième coup d’État d’Assimi Goïta annihilant tout espoir de celui qui se croyait comme le dauphin naturel de son père. Pour le cas de figure, le versement se faisait par consentement sur la base de la confiance mutuelle. Mais la mort est le bourreau de l’être humain. Karim semble décimé.
Encore Moussa Diawara ?
L’argent a horreur du bruit. C’est un peu comme le militaire qui a peur des bruits de bottes. Karim serait-il ruiné à jamais ? Socialement, les Maliens pensent que Katio a détruit le Mali à travers sa boulimie financière. Il a sucé le sang des Maliens par des détournements d’argent massifs et des blanchiments de haute volée. Avant de saborder le pouvoir de son père. Pire, il a puisé abusivement dans les caisses de l’État qui constituaient une vache laitière pour lui.
Revenons en Côte d’Ivoire où le richissime ex-Premier ministre est mort alors qu’il garderait en secret une partie inestimable des fonds de l’ancien député malien. La cagnotte avoisinerait les 500 milliards, d’autres parlent de 380 milliards de FCFA. Dans cette chienlit, Moussa Diawara est appelé au secours comme révèlent nos investigations qui précisent que cet ancien patron de la Sécurité d’Etat garderait dans ses valises, l’exemplaire des documents de remise d’argent estimée aussi à des milliards de FCFA. Là où notre source ne précise pas, c’est de n’avoir pas précisé si ces pièces justificatives (encore à prouver) appartiennent en personne au Général Diawara ou s’il s’agit des documents répondant aux fonds versés par Karim et dont il détiendrait copies. Une complicité ? On n’en sait pas davantage puisque nos tentatives pour joindre le patron déchu de la S.E, ont été infructueuses.
Si l’éventualité de l’existence de cette somme est de mise, le gouvernement malien va-t-il s’impliquer et demander l’expropriation des fonds incriminés ? C’est le souhait exprimé par certains. Mais la veuve Bagayoko se laissera t-elle intimider ? Pour le clan Katio, Alassane Ouattara, le président ivoirien s’opposera à un tel projet de démolition personnelle en tant qu’ami du père à Karim. Au contraire, l’aidera t-il à entrer en possession de sa cagnotte en vertu d’un accord à l’amiable avec la famille du défunt ? Énigmatique.
Au mieux, si les documents dont disposerait Moussa Diawara sont conformes avec ceux laissés par le défunt (s’il en existe), le principe de la vérification, de la réciprocité et de la confrontation peut-il aider à clarifier les positions ?
Mais pour les banquiers, un fonds, de quelque nature que ce soit, versé sans justificatif, sans décharge, sans acte notarié ou d’huissier, ou sans représentativité juridique, appartient au titulaire ou propriétaire du compte. Claire comme l’eau de Roche. Donc Karim perd tout… La femme de Bagayoko aurait demandé de la laisser pleurer son défunt mari, de ne pas l’importuner ou la divertir…
En attendant, Karim serait toujours inconsolable. L’enfant gâté de l’ex famille présidentielle ne dormirait plus, refuserait souvent de s’alimenter et continuerait à verser des larmes. Il en aurait été sérieusement touché au point de perdre son équilibre psychique et sanitaire. Toutefois, l’épée de Damoclès reste suspendu sur la tête du fiston et ne devrait pas tarder à chuter encore moins à le rater. Mais les plus pressés parmi ses nombreuses victimes au Mali ont vite fait de prendre la route du cimetière… Attendront-ils pour combien de temps…
ISSIAKA SIDIBÉ
Le Matinal