Le président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), Aguibou Bouaré a présenté, jeudi dernier au Centre international de conférences de Bamako, le rapport annuel 2020 de sa structure sur la situation des droits de l’Homme au Mali devant le Conseil national de Transition (CNT). C’était lors d’une séance plénière qui s’est déroulée sous la présidence du colonel Malick Diaw, président du CNT.
Ce rapport s’articule autour de six grands axes : les droits civils et politiques ; les droits économiques, sociaux et culturels ; la situation carcérale et les droits des personnes privées de liberté ; les droits catégoriels ; le droit à un environnement sain et les recommandations.
Parlant des droits civils et politiques, le président de la CNDH a déploré des arrestations et détentions arbitraires, y compris des assignations à résidence surveillée hors de tout cadre légal durant l’année de référence. S’agissant du droit à la vie, Aguibou Bouaré a regretté plusieurs atteintes à ce droit liées au contexte de crise multidimensionnelle sur fond de terrorisme, de conflits inter et intra-communautaires, de crise sociopolitique et sécuritaire que connaît notre pays depuis près d’une décennie.
«En plus des assassinats, meurtres, violences sexuelles et sexistes au nord et au centre du Mali, des atteintes au droit à la vie ont été enregistrées dans certaines régions et le District de Bamako en lien avec les violences post-électorales», a-t-il indiqué. D’après le président de la CNDH, la lutte contre l’impunité n’a pas connu d’avancée significative, en témoigne l’écart entre le nombre de violations enregistrées, singulièrement dans le Nord et le Centre, et celui de poursuites engagées ou condamnations judiciaires prononcées.
Concernant la lutte contre les discriminations raciales, ethniques, religieuses et les pratiques esclavagistes, la CNDH, qui note certains efforts, déplore le fait que l’esclavage et les pratiques assimilées continuent d’alimenter le quotidien de certains de nos concitoyens. Alors que notre pays est parti à la quasi-totalité des instruments juridiques de protections des droits de l’Homme sur les plans international et régional.
à propos de la lutte contre la détention arbitraire, la torture et les traitements cruels, inhumains ou dégradants, le président de la Commission a relevé la surpopulation de l’univers carcéral avec son corollaire de promiscuité, la corruption dans le milieu carcéral. Mais également la vétusté de nombreux centres de détention et maisons d’arrêt ainsi que les conditions de vie et d’hygiène souvent déplorables des détenus.
Au chapitre des recommandations, la CNDH demande notamment la sécurisation des personnes et leurs biens sur toute l’étendue du territoire national ; l’adoption du décret d’application de la loi sur les personnes vivant avec un handicap.
Bembablin DOUMBIA
Source: Essor