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Birmanie: le groupe norvégien de télécoms Telenor quitte le pays suite au coup d’État

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Le groupe de télécommunications norvégien était l’un des principaux opérateurs en Birmanie. Telenor  a annoncé ce jeudi 8 juillet la vente, pour 105 millions de dollars, de sa filiale dans ce pays, conséquence du coup d’État militaire.

« La situation en Birmanie au cours des derniers mois est devenue de plus en plus difficile pour Telenor pour des raisons de sécurité des personnes, de réglementation et de conformité » aux règles, a annoncé le directeur général, Sigve Brekke. « Nous avons évalué toutes les options et nous pensons qu’une vente de l’entreprise est la meilleure solution possible dans cette situation », a-t-il ajouté dans un communiqué.

Revente à un groupe plus enclin à travailler avec la junte

L’acquéreur de Telenor Myanmar, très rentable avec environ 18 millions d’abonnés en Birmanie, est la compagnie financière libanaise M1 Group. Cette dernière paiera 105 millions de dollars, dont plus de la moitié (55 millions) étalée sur cinq ans. Cofondé par le milliardaire et ex-Premier ministre libanais Najib Azmi Mikati et son frère, M1 figure sur la liste noire établie par le mouvement Burma Campaign UK, qui recense les entreprises internationales impliquées dans des affaires avec les militaires birmans. L’opération doit encore être approuvée par les autorités birmanes.

Selon un rapport de 2019 du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, M1 détient des parts dans Irrawaddy Towers Asset Holding, une entreprise qui loue des tours télécoms à MEC, un opérateur de télécommunications détenu par l’armée. « Dans la situation actuelle, il n’a pas été possible pour Telenor de mener un processus de vente ordinaire », a précisé l’opérateur norvégien. En mai, Telenor avait totalement déprécié sa filiale birmane, ramenant sa valeur de 6,5 milliards de couronnes (650 millions d’euros) à zéro, du fait de la dégradation de la situation, trois mois après un putsch militaire dans ce pays d’Asie du Sud-Est.

Nombreuses pannes internet

Arguant de fraudes lors d’élections législatives largement remportées en novembre par son parti, l’armée birmane a évincé la cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi le 1er février, lors d’un coup d’État qui a provoqué des manifestations durement réprimées. Le putsch a aussi accru les tensions entre militaires et certains des nombreux groupes ethniques qui composent le pays, où les connexions internet et les flux de données ont par moment été très perturbés pour empêcher la contestation de s’organiser et la population de s’informer.

RFI

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