Lancé le dimanche 11 juillet dernier à Kamalé (un village du Mandé), le «Shכ ɲԐnajԐ» ou la fête du haricot entend jouer sa partition pour rassembler les Maliens autour de la Sinankunya. Une activité qui vise à pérenniser cet autre héritage d’ATT.
Debout comme un seul homme, le village de Kamalé a vibré aux couleurs d’une rencontre historique célébrant le haricot. Le «Shכ ɲԐnajԐ» est donc porté sur les ponts baptismaux et se veut annuel. Un évènement pour rassembler les Maliens autour de la Sinankunya, une des institutions majeures de la civilisation du Mandé.
Le lancement de cette activité qui entend fédérer les Maliens autour du haricot, caractérisé par sa sinankunya, s’est déroulé par le semis d’un champ de haricot d’une superficie d’un hectare à Kamalé, un village du Mandé.
Le représentant du ministre de la culture, de l’artisanat et du tourisme à la tête d’une délégation, M. Sidy Keita a présidé cette cérémonie qui a enregistré la présence des initiateurs du festival « Shכ ɲԐnajԐ », le représentant du maire de Mandé, le chef de village de Kamalé, le Club des amis d’ATT, des artistes et des personnalités de marque.
Faut-il le rappeler que le plat du haricot est un symbole de cousinage à plaisanterie entre plusieurs ethnies de notre pays, muri par l’ancien président de la République feu Amadou Toumani Touré. Ce dernier par cousinage a qualifié le haricot comme étant le plat préféré des Coulibaly. Très vite cette action de plaisanterie s’est étendue à d’autres ethnies, devenue dès lors un facteur de cousinage efficace qui ne laisse personne indifférent au Mali.
C’est dans cette dynamique que les responsables du « Shכ ɲԐnajԐ » veulent pérenniser l’initiative et poursuivre cette action du cousinage à plaisanterie autour du haricot en vue de mieux rassembler les Maliens en cette période vraiment difficile du pays.
«Notre objectif c’est de réunir tout le monde autour de cette grande activité », déclare Issa Traoré, président du festival, qui, selon lui, il s’agit aussi à travers cette activité de contribuer au développement du village de Kamalé et la zone du Mandé de façon générale.
« On connait le haricot. Il est un peu cultivé dans tout le Mandé. Il n’y a pas de champ où on ne met pas un peu de haricot pendant l’hivernage. C’est vrai aussi qu’il n’a pas de propriétaire », témoigne Mamadou Seyba Keita, chef de village de Kamalé qui reconnait également que le haricot joue un rôle de résolution de conflit entre deux personnes ou deux villages.
Affirmant toute la disponibilité du ministre en charge de la culture, de l’artisanat et du tourisme à soutenir cette initiative, M. Sidy Keita a estimé que cette activité est de nature à renforcer l’entente entre les individus et vise à promouvoir la paix.
Pour joindre l’utile à l’agréable, le soir, un match de football a opposé l’équipe de Kanté à celle de « Shכ ɲԐnajԐ ». Le match est plié sur un score de 3 buts à zéro en faveur de l’équipe de Kanté.
Ousmane Morba, envoyé spécial
L’Observatoire